Je vous écris maintenant en pleine journée
(c'est la sieste de Francine) car nous avons préparé ce matin la venue
ce soir de 6 personnes qui viennent de Bretagne et qui sont d'importants
donateurs de l'association (ils ont une fondation qui aide chaque année
"casa de copii"). Francine les recevra donc pendant 3 jours et 3 nuits
et a organisé un programme avec domnisoara Bouclette :
-
Rencontre des jeunes qui sont parrainés ou soutenus dans leurs études
par des membres de cette fondation bretonne. - Rencontre avec
certaine de leurs familles - Organisation d'un pique nique.
Je
ne choisis plus désormais de vous raconter ce que je vis par ordre
chronologique. De toute façon en si peu de temps j'ai emmagasiné une
telle somme de connaissances, informations, images, émotions, rencontré
tellement de personnes dont la réalité quotidienne ne ressemble en rien
à la nôtre (quelque soit leur niveau socioculturel), entendu tellement
d'histoires de vie présentes et passées absolument hallucinantes, sans
compter la concentration que nécessite la compréhension de ce que ces
personnes racontent quand ce n'est pas en Français, que je crois qu'il
faut laisser la synthèse de toute cette matière s'effectuer d'elle même.
Francine m'y aide car nous "débriefons" fréquemment, vous écrire aussi.
Aujourd'hui je vous parle de l'avant dernière étape de notre voyage.
Siguetu, ville frontière de l'Ukraine. La veille, nous nous trouvions
chez deux amis de Francine, Corinna et Georges dans le petit village de
Chiril près de Vatra Dornei (je consacrerai une page à cette étape une
autre fois). Nous nous étions levées assez tôt car nos hôtes en vacances
d'été dans ce petit village étaient restés un jour de plus pour nous
recevoir et repartaient dans leur résidence principale à Cluj en cette
fin de matinée. Nous fîmes un petit tour au marché de Vatra Dornei pour
avoir de quoi pique-niquer en route (marché très coloré de beaux fruits
et légumes de tailles et de formes variés, donc je crois encore assez
naturels avec aussi du bon fromage produit sur place).
Les gens
ici sont des montagnards qui ont l'air de vrai montagnards du cru et
paraissent assez pauvres. Leur tenue vestimentaire n'est en tout cas
nullement sophistiquée et ne répond absolument pas aux critères de la
mode qui sévit en ville. Nous allâmes boire un petit café dans un bar
rempli d'hommes avant de prendre le départ.
Nous allions tout
juste emprunter la route de montagne qui mène au col de Prislop et
redescend sur Borsa (enfin plutôt la piste goudronnée, jamais réparée et
pleine de cratères et de bosses où l'on ne pourra rouler qu'à 20 ou 30 à
l'heure car il faut savoir négocier son passage à travers ces nombreux
obstacles), quand nous fûmes mises en demeure de prendre ou non un pope
qui faisait du stop avec son camembert noir sur la tête. Il fut décidé
400m après que nous l'ayons eu dépassé, de l'embarquer avec nous dans
cette aventure. Ce fut moi qui fut chargée d'aller chercher le
représentant de Dieu de chez les orthodoxes, pour éviter une longue
marche arrière à Francine. Figurez vous que je dus négocier dur et me
montrer rassurante pour le convaincre qu'il ne risquait rien (il voulait
savoir si la personne qui conduisait était mon mari. Allez savoir
pourquoi ? A cette heure il doit prier pour nous car lorsque nous
l'avons déposé à sa destination, il voulait donner 10 lei à Francine et
comme elle n'a pas voulu, il a demandé nos prénoms pour pouvoir dire des
prières... La suite viendra quand j'aurai le temps de continuer... pe
curind...(à bientôt)
Monique
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