L'arrivée de notre délégation vendéenne n'en
finit plus de se faire attendre. Nous faisons durer l'apéro et regardons
le spectacle dans la salle à côté. Un orchestre joue de la musique
traditionnelle roumaine à une cadence effrénée mais les convives de la
noce sont toujours à table. En allant au toilettes, je tombe sur un
bouquet de jeunes filles qui viennent donner une petite retouche à leur
maquillage. Est ce bien nécessaire, quand leurs visages disparaît déjà
sous une couche de toutes sortes de produits cosmétiques qui les fait
toutes ressembler à de très jolies barbies... La tenue vestimentaire
force aussi pas mal le trait. La robe est très très courte, le décolleté
très plongeant, et les talons des chaussures roses bonbon ou fuchsia
(toc) font 20 cm de hauteur...
Un petit groupe se constitue sur
la piste de danse... Les mariés et leur témoins, me dit bouclette... En
fait, ces témoins (nache en phonétiques) sont des parrains et marraines
de mariage (différents le plus souvent de ceux du baptême). Il s'agit
souvent d'un couple plus âgé que les mariés qui est, dans la tradition
orthodoxes, sensé joué un rôle important (de conseil par exemple) dans
la vie du futur couple. Pour ce qui est du look des nouveaux époux,
des témoins et de la famille proche, on chercherait en vain un point
commun avec celui des pépettes décrites plus haut... Robe longues,
chignons de mariage, maquillage discret... Deux noces se seraient-elles
mélangées ou s'agirait-il de la même fête, avec des gens qui vont plus
vite que la musique (ou qui cherchent à s'imprégner d'un certain rythme
sans y parvenir encore) et ceux qui sont légèrement à la traîne (ultime
sursaut de la tradition ou respect sincère de cette dernière ? Les deux
en un peut-être).
Ces deux ou trois tendances semblent néanmoins
retrouver un terrain d'entente dans la danse qui évolue au rythme
endiablé de la musique roumaine. Elle agit sur les corps et les visages
comme pour combler le fossé qui semble quelquefois séparer les gens les
uns des autres dans ce pays en pleine mutation...Peut-être qu'à la fin
de la nuit l'on passera quelques CD de musique d'Outre Atlantique ?
Peu importe. L'instant présent est riche du sentiment d'appartenance à
une culture commune, même pour certains des convives qui se sont
déplacés d'Italie ou d'ailleurs pour venir à ces noces.
Et
soudain, la Française à moitié Roumaine reçoit une bouteille de tsuica
qu'une invitée vient lui porter à notre table... Il eut été étonnant
qu'une telle manifestation de sympathie à son égard ne se produise pas.
Francine, connue comme le loup gris de Roumanie, est identifiée ici
comme une personne de qualité qui vient en aide aux gens quand ils sont
en difficulté (bien qu'elle aide aussi les tziganes ce qui n'est pas un
très bon point en général...)
Nos vendéens sont enfin parmi nous.
Je crois que l'on parlera d'eux et avec eux demain... Il est plus de 21
heures quand on se met à table, ils ont fait je ne sais combien de
kilomètres et ils auraient aspiré à un peu plus de repos en arrivant :
les musiciens jouent de plus en plus fort... Ca danse et ca rigole... En
Roumanie on ne suce pas des glaçons... Du coup l'ambiance se fait de
plus en plus festive.
Monique |