Nous
n'avons pas foulé le tapis rouge déroulé jusqu'à l'entrée de la salle de
cérémonie de notre restaurant favori, lorsque hier soir nous sommes
arrivées pour y dîner. Déjà, sur la terrasse se pressent une quarantaine
de personnes sur leur 31 un peu kitch. Pas de consommation sur leur
table.
Elles attendent comme nous le
faisons par pure curiosité, la suite des évènements.
Les mariés arrivent enfin.
Aussitôt les gens assis rejoignent de part et d'autre du tapis la foule
des invités (au nombre de 220 apprendra-t-on) pour former une haie
d'honneur. Les musiciens jouent une marche nuptiale et de petit feux
d'artifice sont allumés avant que les mariés ne commencent enfin à
s'avancer, suivis des quatre parrains et marraines de mariage, "les
naches" qui paraissent ici bien jeunes pour pouvoir assumer par la suite
leur rôle de conseillers en conjugalité. Le rituel se poursuit. Les
convives ont peut-être hâte de pouvoir enfin manger et boire mais
devront encore patienter une bonne demi heure. Car sur une autre
musique, les mariée tournicotent sur le tapis rouge et le maître de
cérémonie, un monsieur âgé en gilet traditionnel brodé parle encore dans
un micro pendant dix minutes. Les convives ont le droit d'entrer dans la
salle et de se tenir debout derrière leur chaise. De la terrasse nous ne
pouvons observer ce qui se passe maintenant sinon que tout ce beau monde
ne semble pas autorisé à poser ses fesses pendant dix bonne minutes
encore ni à satisfaire les besoins du gosier et de l'estomac.
Pendant
ce temps nous avons eu le temps de commander notre repas avec le choix
limité de plats en cas de mariage. Alexandra, la gentille serveuse qui
parle aussi bien le français que toi et moi parce qu'elle a séjourné et
travaillé un moment en Belgique, nous a proposé soit de la purée, soit
de la salade mixte, avec des cordons bleus maison ou du poulet grillé.
J'ai pris du poulet grillé avec de la purée maison et une salade de chou
avec un verre de vin rouge. Délicieux ! C'est comme çà en Roumanie, on
mange au restaurant de la cuisine familiale simple et bien préparée.
Dommage que nous soyons arrivées trop tôt. Nous n'aurons pas comme
l'année dernière droit aux sarmales (choux
farcis à la roumaine) que le patron nous avait apporté en plus de notre
repas...
Alexandra sera
morte de fatigue dimanche car pour 220 personnes, il n'y a que 5
personnes qui assureront l'ensemble des tâches pour le bon déroulement
de ce mariage qui se terminera au petit matin et elle reprendra son
travail dès lundi. Il n'est pas sûr qu'elle soit rétribuée comme elle le
mériterait. Nous avons évité de lui poser cette question démobilisante.
Nous
avons passé une bonne soirée à quatre. Isabelle et Pauline nous quittent
lundi et c'était une manière de passer un bon moment avant ce départ.
Elle avaient la larme à l'œil toutes les deux quand on est allées les
chercher au centre de placement où elles ont passé leur dernière journée
avec les enfants.
Nous avons d'ailleurs parlé d'eux et de la
difficulté qu'ils devaient ressentir à vivre ses séparations répétées
d'avec tous ces français qui défilent tout le long de l'année pour
combler le manque de personnel au centre de placement (samedi si elles
n'avaient été là, il n'y aurait eu qu'un seul adulte pour 14 enfants
dont des petits, une misère).
Francine ne pense pas que je sois
suffisamment aguerrie cette année pour travailler toute la journée à ce
centre. Moi non plus même si avec le départ de Pauline et d'Isabelle, il
ne va pas y avoir de renfort pendant un bon moment et que je sais que
les enfants vont en pâtir. Francine étant fatiguée par l'intendance
qu'elle doit assurer est en revanche contente que je puisse plus ou
moins assurer le rôle de cuisinière (car il reste les six scouts qui
s'occupent du centre aéré). C'est une autre façon de soutenir son
action. Après tout qui veut aller loin ménage sa monture...Francine doit
ménager la sienne et je me dois aussi de faire attention à ma peau.
Monique.
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