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Brasov, la suite...
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Le petit journal de Monique - Roumanie 2013
    Brasov Chiril, Georges et Corina
Brasov, la suite...
 
J'ai passé une très bonne nuit sous le toit du curé... qui nous fait une messe spéciale dans la petite chapelle du presbytère... J'y assiste de bonne grâce car c'est comme un cadeau qu'il nous offre, à nous ses invités. J'aurai rattrapé en un mois toutes les messes auxquelles je n'ai pas assisté depuis que j'ai eu 13 ans, si ça continue. Je me refais un petit séjour d'un mois en Roumanie dans une quarantaine d'années et le compte sera bon (si toute cette ferveur religieuse existe encore d'ici là... Ce n'est pas sûr...).

Avec Francine nous passons la matinée à Brasov qui est une très belle ville à ne pas manquer si vous venez dans le coin. Comme j'ai envie de fluidifier mon Roumain, je rentre dans plusieurs librairies et ressors avec des bouquins à lire dans cette langue...  Depuis, je me suis mise à cette lecture. Cela oblige à aller au delà du vocabulaire de tous les jours. Au fil des pages, je me sens plus à l'aise...

Nous mangeons fort bien dans un restaurant hongrois mais ressortons avec la constatation que les prix citadins sont beaucoup plus élevés qu'en zone rurale (on en a quand même eu pour une vingtaine d'euros chacune, ce qui est énorme pour ici).

Francine m'emmène ensuite à une station de ski qui se trouve au dessus de Brasov. C'est une station qui doit être très agréable car il y a tout ce qu'il faut pour y accueillir la clientèle mais cela reste à dimension humaine. En redescendant, on s'arrête à un point de vue qui domine la ville de Brasov (magnifique).

Retour chez Iosca qui nous accompagne pour nous faire visiter l'une des églises de ses paroisses. C'est une église absolument monumentale, complètement mégalomane de la part du prêtre qui l'a faite construire... et qui a précédé Iosca. Quand j'ai entendu ça, j'ai cherché à comprendre comment ça marchait. Même si je n'ai pas trop bien saisi, oui, ce sont bien les prêtres qui peuvent être à l'initiative de la construction d'un édifice religieux. Souvent, ils le font avec des fonds qui proviennent de dons d'un peu partout dans le monde mais là, apparemment il y avait aussi un crédit que devait reprendre le successeur. Le problème c'est qu'il y a au maximum 100 paroissiens, le plus souvent 50, et que la liturgie ne peut être célébrée que dans la chapelle, la grande église étant bien trop difficile et trop coûteuse à chauffer. Elle comprend aussi un immense appartement en sous-sol et une cuisine pour collectivité qui ne serviront jamais.

C'est un exemple parmi d'autres du délire en Roumanie où l'on va finir par avoir un lieu de tous les cultes par habitant. Toujours plus grands, toujours plus beaux (magnifique travail du bois dans beaucoup de ces endroits). Quand on aime on ne compte pas... Une partie des dons pourraient sans doute aider d'autres institutions, mais non, çà n'est pas comme cela que çà marche. Et l'on ne va pas refaire ce monde qui ne nous appartient pas... Je vous réserve d'ailleurs encore la description de bien d'autres incongruités parmi les nombreuses choses positives qui sont aussi à souligner dans ce pays.

Iosca nous fait ensuite pénétrer dans le monde à part des tziganes... Nous traversons en voiture un énorme village de maisons de bric et de brocs (5000 habitants), de chevaux, de carrioles, de charrette à bras, de femmes en jupes aux couleurs vives, enfants, hommes à moustaches et chapeaux, vieux hommes et vieilles femmes... Tout le village semble vivre dehors . La piste qui traverse ce village n'est pas goudronnée ce qui laisse envisager des hivers plutôt boueux... Dans ce monde pauvre et étrange à nos yeux, il y a une école qui est implantée et l'immanquable église évangélique toute moderne au milieu de ce fatras de baraques...

Nous repassons une nuit chez Iosca et le lendemain matin c'est le départ...

Notre grand tour de Roumanie se termine. Merci Francine. Bien sûr, nous avons fait du tourisme et pris du bon temps, mais ce n'est pas tout...Il était nécessaire d'en apprendre un peu plus sur l'histoire complexe de ce pays et de tout ce qui au fil des décennies, des siècles même, constitua cette mosaïque de personnes de divers horizons. Nous avons beaucoup parlé. Francine m'a présenté toutes ces gens intéressants qui ont bien voulu répondre à mes interrogations et avec lesquelles nous avons passé des moments très forts. J'en sais peu encore, mais je termine ce tour enrichie de nouvelles connaissances sur ce pays que j'aime et que je veux aider. J'espère au moins qu'elles me permettront d'éviter au maximum les indélicatesses involontaires que l'on peut parfois commettre avec les meilleures intentions du monde envers les personnes que l'on veut aider.

Monique
    Brasov Chiril, Georges et Corina