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Le carmel
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Le petit journal de Monique - Roumanie 2013
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Le carmel.
 
Le carmel se trouve à 900 mètres d'altitude et est entouré d'une dense forêt. Une longue clôture de bois qu'il faut constamment entretenir à cause des intempéries, délimite son enceinte le long d'une piste empruntée seulement par des camions de forestiers. Malheur à celui qui oserait s'aventurer plus haut : il y a réellement des ours et des loups tout près. Mère Eliane nous racontera qu'un jour elle a retrouvé la clôture toute défoncée : des ours en quête des fourmis qui se trouvaient dans le sol étaient l'auteur de ces méfaits. Un autre jour elle eut le privilège de photographier un ourson venu s'abreuver à la rivière qui délimite la longueur opposée de cette propriété... Un hiver, des loups ont traversé cette rivière gelée pour venir dépecer une biche qui se trouvait à l'intérieur du carmel.
Brr toutes ces histoires sont bien excitantes mais peut-être vaut-il mieux les écouter que de subir le sort de cette pauvre biche ou de ces pauvres fourmis.

Mère Eliane, une française gréco-catholique est la fondatrice de ce carmel prévu pour recevoir de nombreuses novices. A ce jour, son projet de communauté n'a pu se réaliser car les novices qui sont venues passer là quelques temps, ne sont pas restées. Le climat est très rigoureux et le travail d'entretien des lieux certainement très dur, ce qui peut-être les en a dissuadées.

Mère Eliane vit donc seule en cet endroit. Le prêtre gréco-catholique qui a son domicile encore un peu plus loin dans la forêt lui vient heureusement en aide pour les travaux les plus physiques (le bois par exemple).
 
Elle nous accueille avec chaleur. C'est une personne au visage agréable qui nous entretient avec intelligence de nombreux sujets. Elle est souvent occupée à faire des traductions d'ouvrages en Français et me paraît être un puits de culture. Elle organise chaque année un grand séminaire sur un point particulier et invite à cette occasion des conférenciers de haut niveau.

Elle nous indique que nous serons hébergées dans un petit chalet un peu plus loin et qu'une dame roumaine et son petit garçon y occupent le rez-de-chaussée pendant quelques jours. Pour le repas du soir, elle nous préparera une collation légère car c'est vendredi et si j'ai bien compris, c'est pour une carmélite jour de pénitence et de jeûne. (en définitive, nous avons eu largement de quoi nous rassasier, de la soupe et des pâtes; je m'étais préparée pour de l'eau et du pain sec alors ça m'a paru carrément royal!)
 
Nous voici donc installées au couvent et prêtes à assister aux vêpres (voyez comme je me fonds bien dans tous les paysages comme un vrai caméléon). Le culte gréco-catholique est vraiment très surprenant et, me dit Francine, ne se différencie guère de la liturgie orthodoxe bien que rattaché à Rome. Certains prêtres gréco-catholique sont mariés à condition de ne pas avoir fait vœu de célibat avant d'être ordonnés. Ceux qui ont fait vœu de célibat avant cette ordination ne pourront donc plus convoler en juste noce par la suite. Cela paraît compliqué et bizarre mais c'est ainsi.
 
Nous avons passé une bonne nuit au carmel mais nous nous levons dès potron-minet pour assister à la messe de 6 heures 45. C'est ensuite le moment du petit-déjeuner... Une envie un peu pressante me fait quitter la table pour me rendre dans la petite cabane avec une planche percée d'un trou, mais, lorsque je reviens mon bol de café a disparu et tout le monde fait la vaisselle... Aïe aïe aïe, je reprendrais bien une goutte de café... Tout le monde me regarde avec des yeux effarés... surtout Bénédicte, une dame qui vient depuis plusieurs année aider sœur Eliane dans les travaux d'entretien du Carmel : elle me fait carrément les gros yeux!

La vie au couvent, il faut s'y faire, croyez moi !

Francine me conseille donc d'aller m'en préparer dans notre petit chalet (car elle connaît la musique et a pris la précaution d'en apporter pour qu'on puisse avoir du supplément). Avant de pouvoir m'octroyer ce petit plaisir en douce, j'épluche quelques légumes que la mère Eliane m'apporte avant de disparaître dans la zone interdite... Mystère...

C'est autour de la confection d'un café Turc (car il n'y a là ni filtre ni cafetière) que je sympathise avec Liliana la jeune veuve roumaine venue passer quelques jours ici avec son petit garçon de 10 ans.


Monique

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