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Le petit journal de Monique - Roumanie 2013
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Finalement Francine me permet d'utiliser son ordinateur, j'opte donc pour les mails collectifs pour vous envoyer de mes nouvelles. Les lettres c'est bien mais je n'aurais peut-être pas le temps de vous écrire à tous comme je le voudrais...

Comme vous le supposez, je pense, je suis bien arrivée à destination et suis super installée dans la maison de Francine. Pour l'instant nous sommes toutes les deux...Je ne sais pas où cette doamna (dame) de 73 ans puise son énergie : elle reçoit des dizaines de jeunes endiablés toute la sainte année (elle est animée par une foi inattaquable, peut-être est-ce cela) et il paraît qu'elle n'est jamais fatiguée.

Mon voyage a été très agréable à part un petit incident avant de partir : en me servant de ma carte visa pour payer un truc, j'ai été pétrifiée par une crise d'amnésie de mon code et mue par je ne sais quelle stupide obstination, j'ai fait 3 faux codes...de ce fait je voyage sans carte visa (heureusement, j'ai pas mal de liquide (enfin assez pour ici : j'ai donné 200 euros à Francine pour mon séjour et pour vous donner un exemple, j'ai mangé avec elle au resto hier soir ce qui m'a coûté 15 lei soit même pas 4 euros et en plus c'était bon!).

Quand je suis arrivée à l'aéroport le sketch a commencé, lever de rideau sur le théâtre roumain.
Je me suis dirigée vers le premier taxi de la file : avant que je ne me sois mise à prononcer le moindre mot ce dernier a jeté ma valise dans la malle de son auto puis s'est précipité derrière son volant....Certainement que j'étais sensée faire une étude comparative du prix de la course en m'adressant aussi à ses collègues mais c'était trop tard...Vogue la galère avec ce gros pépère derrière son volant. A peine étais-je installée qu'il me proposait d'ailleurs un prix avantageux si j'acceptais de l'embaucher pour les 180 kilomètres jusqu'à Brad ! Je lui précisai donc avec fermeté qu'il n'en était pas question et que notre association s'arrêterait à la gare des bus... L'homme était par ailleurs affable et a bien voulu commenter la traversée de la ville se moquant visiblement de l'autorité qui y a fait planter de jeunes palmiers - spécial grand froid il faut l'espérer ! La course a coûté 50 lei soit un peu plus que ce que j'aurais dû payer mais pas énormément.
Me voici donc pour deux heures à la gare des bus, un spectacle en soi à mon arrivée dans cet affectionné pays (j'ai versé une larme d'émotion quand les roues de l'avion ont rencontré le sol roumain). La gare est de forme circulaire, propre, avec des sièges confortables. Il y a un petit kiosque où l'on peut se procurer des trucs à grignoter, du café pour 1 leu, et autres boissons, un guichet information et de vente de billets. L'attente se fait en musique, on se sent détendu. Parmi les voyageurs l'on trouve tout aussi bien des dames très couleur locale avec des foulards et des vêtements colorés, des jeunes filles habillées plutôt provoc (disons sexy), des vieilles femmes fatiguées avec des sacs de course en plastique, quelques hommes peut-être un peu éméchés mais calmes... L'homme du guichet information vient plusieurs fois me voir pour me redire que mon bus sera à tel endroit et à telle heure (finalement taximan, bon joueur m'a recommandée au bon soin de ce chevalier servant).

Vient l'heure d'embarquer. une file importante de voyageurs s'apprête à monter dans le calme. Nous allons découvrir qu'il n'existe aucun risque de ne pas être admis dans le bus. Au fil des arrêts, les places assises sont toutes prises mais l'autocar sera rempli jusqu'à la gueule et aucun passager ne trouvera à redire... (il paraît que la législation est la même que dans le reste de l'Europe, mais je ne suis pas au bout de mes surprises).

Ce trajet de 180 kilomètre en musique lui aussi (j'ai même eu le loisir d'écouter un style paso doble en roumain), est une bonne entrée en matière pour découvrir quelques particularités roumaines sans compter un paysage qui deviendra magnifique dans la deuxième partie du voyage.

- Passage à niveau : les barrières sont baissées. On attend un bon quart d'heure le passage du train. Les files de voiture s'accumulent de part et d'autre de cette barrière. Beaucoup d'automobilistes et de camionneurs sortent des véhicules et taillent le bout de gras...On a le temps d'admirer une jolie chapelle, le minuscule cimetière mal désherbé, les traverses des rails d'un autre âge et la rouille... un prunier qui ploie sous le poids de la future tsuica (alcool de prune très prisée dans ce pays). Le train passe enfin et la barrière est automatique ce dont je n'étais pas absolument sûre. La pause st terminée chacun peut revenir à ses moutons.

- Observation du conducteur moyen : le portable est grandement utilisé et avec beaucoup d'enthousiasme (on n'entend pas ce qui se raconte mais il y a beaucoup d'expression dans le geste).

- Chien errants : attention cette gent est à tous les carrefours et ne fait guère attention en traversant. La conduite me semble aussi dangereuse que le roumain me semble fataliste. Dans le bus nous ne risquons rien puisque le chauffeur a demandé la protection de la vierge à l'enfant (une image style en relief à droite) de St Joseph (même chose à gauche) et du christ en croix au milieu.

- Bouchons : avant la ville de Deva un bouchon inexplicable s'est formé dans les deux sens nous immobilisant nous immobilisant encore un bon quart d'heure de plus! Explication quand ça redémarre : deux camion les quatre fers en l'air dans un fossé...

- Descente d'une passagère solitaire au milieu de nulle part mais sur une route à grande vitesse et circulation endiablée. Le bus s'arrête à peine sur le bord et ouvre la soute à bagages côté route dans un tintamarre de klaxon : une vraie roulette russe !

Plus nous approchons de ma destination, plus le paysage est magnifique : vert vallonné avec de charmantes meules de foins partout, des belles forêts de feuillus que j'aurai peut-être la chance de voir se colorer en septembre... Une petite déception : Mais où sont donc passés mes petits chevaux si vaillants tractant des équipages aussi nombreux que variés ou improbables. Je n'en aperçois aucun. Ils ne sont quand même pas tous passés en lasagnes de chez Spanghero, j'espère.

Francine vient me chercher à la gare de Brad. Je suis vraiment contente de la retrouver. Nous allons dîner dans un restaurant à Brad. L'endroit est très agréable avec une belle terrasse et le plat que je choisis absolument délicieux. La conversation s'engage très naturellement et je suis suspendue aux lèvres de mon interlocutrice passionnante dans l'art d'expliquer ce qu'elle fait, avec qui, pourquoi et comment. Ce qu'elle croit ce qu'elle ressent... Qui sont les gens qu'elle aide, qui l'aide. Bref la soirée passe à une allure inexplicable et nous gagnons sa demeure. Sachez dès aujourd'hui que je suis très bien accueillie. Je vous décrirai la maison prochainement car je dois aller me coucher (demain est une grande journée : nous partons à 9 heures). Vous recevrez c'est sûr toutes ces nouvelles en différé car ce que je commence à vivre ici est si dense que je suis dans l'incapacité de tout vous relater au jour le jour...

A bientôt donc.

Monique


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