Association Casa de Copii

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Baziège

La page de Camille 2012
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  Camille

Il va être difficile pour moi de résumer en seulement quelques lignes mes impressions sur ce séjour en
Roumanie qui restera une expérience inoubliable.

Pour commencer, je souhaiterai dans un premier temps remercier Francine, pour nous avoir accueillis chez
elle et de nous avoir fait partager son quotidien durant les 4 semaines de stage. C’est une personne
unique remplie d’énergie, de dévouement, de détermination et d’hospitalité qui donne le maximum pour tous
ces roumains en précarité. Encore merci à elle d’avoir pris le temps de répondre à toutes mes questions
et d’avoir donné toute cette volonté pour m’apprendre la situation de la vie Roumaine.
Je vais poursuivre par adresser mes remerciements à Melle Bouclette, pour son accueil, ses traductions et
le témoignage qu’elle m’a apporté sur son histoire ancienne et son quotidien en Roumanie qui m’a beaucoup
touchée.
Merci à toutes les familles rencontrées pour leur accueil chaleureux, leur confiance et leur témoignage.

Qu’elle a été mon envie de partir en Roumanie ?

Tout d’abord, ma cousine est partie plusieurs années en Roumanie pour travailler auprès d’une usine
Dacia. Dès son retour en France, elle nous a raconté son aventure avec enthousiasme dans ce pays. Elle
garde de très bons souvenirs malgré la pauvreté qui règne. Cependant elle encourage toutes les personnes
à venir voir et vivre ce qu’il se passe pour comprendre la situation actuelle et pouvoir juger par ses
propres yeux et non être influencé par certains qui négligent encore trop cet état. Durant mon parcours
scolaire, j’ai eu l’opportunité d’effectuer un stage en Europe. Ma réflexion a été très minime car mon
choix était déjà porté sur cette destination suite à son discours sur lequel je suis restée sensible et
pouvoir ensuite partager avec elle sur l’évolution de la vie en Roumanie.

Mon voyage a débuté le 31 mai, accompagnée de Camille, une camarade de classe. C’est à Timisoara que
notre avion atterrit, l’aventure commença. Très gentiment un taxi nous a emmené à l’autocar où nous nous
sommes accrochées durant tout le trajet. En effet il roulait très vite, doublait de droite à gauche…mais
nous avons bien rigolé. Nous devions prendre un bus pour nous rendre à Brad afin de retrouver Francine.
Malgré que la fatigue du voyage se faisait ressentir, je suis restée très éveillée durant ces 5h de bus,
face à un paysage très différent du notre et à observer également les roumains et leurs activités.

Dès notre arrivée à Brad, Francine nous attendait, accompagné de Mlle Bouclette et deux stagiaires déjà
présentes chez Francine depuis quelques jours. De Brad à Baia de Cris, Francine nous a mis de suite en
confiance en nous faisant partager ses périples en Roumanie. D’autres stagiaires nous avaient concocté un
dîner, et par la suite je me suis endormie dans un lit bien douillet.

Les paysages

Chaque visite et chaque déplacement que ce soit en bus, en voiture ou à pied, était pour moi source de
curiosité et de découverte sur les paysages. En effet, la nature offre à la Roumanie de superbes paysages
et un relief varié et très harmonieusement distribué entre les montagnes, les collines et les plaines.
Suite à notre excursion proposée par Francine, j’ai remarqué cependant de nombreux contrastes entre les
charrettes et les voitures, des logements pauvres et délabrés, à coté de très belles maisons, des paysans
travaillant avec des outils anciens, en face des tracteurs récents. La pollution est très présente en
Roumanie.
J’ai constaté également que le développement se fait principalement dans les villes, les campagnes
continuent de se vider comme elles l'ont fait depuis 50 ans (Ceausescu souhaitant rassembler tous les
roumains en ville, il supprimait les petits villages). Ainsi, à la campagne, il reste les gens qui
essaient de vivre de la terre, et ceux qui essaient de survivre et n'ont pas les moyens de vivre en
ville: retraités, personnes peu qualifiées, etc.…

L’histoire de la Roumanie

Pendant l’excursion, j’ai également beaucoup appris sur l’histoire de la Roumanie pendant Ceausescu. Le
témoignage de Virgile m’a permis de me rendre vraiment compte de ce que les Roumains pouvaient vivre
durant ce régime, ce qu’il racontait me semblait tellement impossible mais pourtant vrai. La visite du
musée du communisme a été également très enrichissante et très instructive pour compléter le discours de
Virgile et comprendre au mieux le comportement de ses habitants qui en effet ne se révoltent pas malgré
la situation actuelle du pays.

Le centre de placement et le soutien scolaire

Durant mon séjour j’ai eu la chance de participer au fonctionnement du centre de placement de Casa de
Copii et d’animer quelques activités auprès des enfants lors de leur soutien scolaire. Dès notre arrivée
au centre ou à l’école, les enfants ont été très accueillants, agréables et surtout impatients de
découvrir les activités qu’on leur avait préparé. Cependant la barrière de la langue m’a beaucoup freiné
les premiers jours, difficile de communiquer avec eux. Plus les jours passaient et plus il était facile
d’échanger entre les gestes, le regard, et les nombreuses expressions que nous apprenions de jours en
jours. Les enfants se faisaient une joie de nous apprendre la langue roumaine et vice versa. C’était un
moment d’échanges très riche.
Chaque animation que l’on proposait aux enfants, était source de satisfaction, les voir ravis et heureux
malgré leurs difficultés familiales. Nous partagions beaucoup de rires lors des activités entre les jeux
d’extérieur, les bricolages et les chants. C’était notre plus belle récompense. L’implication des jeunes
restes très surprenants, ils ont toujours cette envie de découvrir et d’apprendre.
Ces enfants ont fait battre plus d’une fois mon cœur, je reste touchée par leur souffrance et leur
situation familiale. Un seul regard croisé, et ils se jettent dans tes bras pour te demander de l’
affection. Malheureusement, ils s’attachent beaucoup à nous et lors de notre départ c’est toujours un
déchirement de nous voir partir.

Les familles rencontrées

Chaque jour, Francine nous propose de l’accompagner pour visiter des familles soutenues par l’
association, pour leur rendre visite, les écouter ou leur distribuer de l’argent ou bien des
vêtements... Je reste très reconnaissante quant à leur hospitalité, leur honnêteté, toujours prêts à nous
rendre service contrairement à nous les français qui vivons dans l’individualisme. Les Roumains nous
invitent à manger malgré leur peu de moyen. Je reste très impressionnée par leur générosité. Nous les
écoutons parler, et nous retrouvons les mêmes problèmes dans plusieurs familles entre le chômage, les
aides sociales qui ne sont pas assez développées, l’alcoolisme, les maladies, vivre avec un salaire pour
élever 3 enfants… Cependant, ils gardent tous la tête haute grâce à Francine qui les confrontent à la
réalité.
Francine prend toujours de son temps, pour nous évoquer des situations familiales étonnantes. Chaque
difficulté rencontrée dans ce stage, me fait remettre beaucoup en question sur notre mode de vie en
France. Nous sommes toujours à nous plaindre pour des choses qui n’ont pas lieu d’être.
Une histoire m’a beaucoup bouleversée lors de notre excursion à Cluj. Nous avons rendu visite à une jeune
femme dans les mêmes âges que nous atteinte de la sclérose en plaque. Sa maman, veuve, nous a accueillis
avec un grand sourire. Nous sommes entrées dans la chambre de cette jeune qui était alitée, paralysée et
qui pouvait très peu s’exprimer et pourtant elle en avait des choses à dire. Sa maman, toujours aux
petits soins pour sa fille, nous a proposé gentiment à boire et à grignoter tout en discutant de leur
histoire difficile. En sortant, elle demandait qu’à nous revoir. J’ai pris beaucoup sur moi mais les
larmes ont coulé en sortant de leur appartement.
De très bons échanges et de très bonnes rencontres restent aussi très mémorables avec Bella, Alina, la
mamie d’Antonio….
L’anniversaire de Rosie a été également un moment inoubliable. Sans rien dire à sa grand-mère chez qui
elle vit, elle a appelé Francine pour nous inviter tous à son anniversaire. Plus tard, elle annoncé à sa
mamie que nous viendrons, vexée de ne pas avoir été prévnue, elle nous a préparé des toasts et un gâteau.
Elle avait honte car elle n’avait pas les moyens de nous préparer d’autres choses alors qu’au final on
s’est très bien régalés et nous avons participé à la boom, les copines de Rosie nous on appris leur
chorégraphie. Et en ouvrant la pochette surprise que nous avions préparée, Rosie resta émue !

Mon plus beau souvenir

Pendant que Francine allait chercher les autres stagiaires, Tristan, Camille, Margaux et moi-même sommes
dirigés vers un petit parc. Assis, sur un banc, nous observions le lieu… En face de nous, étaient assises
3 grand-mères vêtues de leurs habits du dimanche. Camille a souhaité les prendre en photos discrètement.
Seulement une des 3 dames, l’a remarquée et a interpellé ses 2 amies. Peur de les avoir vexés, nous
rangions l’appareil photo. Quant un moment elles nous on toutes les 3 souri, nous nous sommes dirigées
vers elles et nous avons essayé de leur faire comprendre qu’elles étaient joliment habillées et qu’on
souhaitait se prendre en photo à leurs côtés. Elles ont de suite accepté et se sont amusées à poser avec
nous.
Nous les avons remerciées, elles nous ont embrassé et pris dans leurs bras. Une grand-mère s’est

approchée de moi en me tendant dans sa main une tablette de chocolat. Camille a sorti de son sac 3
tablettes de chocolats qu’elle a distribués afin de les remercier. Une des 3 dames très émues par notre
comportement, nous a fait comprendre qu’en Roumanie, les personnes âgées étaient délaissées et le geste
qu’on avait eu envers elles, leur a fait le plus grand bien. L’heure était venue de rentrer chez elles,
elles sont venues nous embrasser en nous souhaitant bon voyage et elles nous ont offert à chacun une
fleur et même proposé avec gentillesse, leur maison et partager un repas si on le désirait. A leur départ
leurs yeux brillaient d’émotions et les nôtres aussi.

Cette expérience reste inoubliable, riche en émotion et m’a fait grandir autant sur le plan personnel que
professionnel.

« Il faut le voir, le vivre, pour comprendre »


Camille