Association Casa de Copii

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Baziège

La page de Hélène 2009
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  Hélène
 
   
Oui, « Halte à Baïa de Cris ». C’est dans ce petit village que réside Francine, fondatrice de l’association Casa de Copii. (Par chance, sa bâtisse se dresse du bon côté de la rue : celui qui profite de l’eau courante…)

Étrange transition… : hier, j’étais à Cluj, ville étudiante, ville touristique, ville… aisée de Roumanie. Mais ici, un peu plus bas sur le plateau transylvain (département de l’Hunedoara) la pauvreté est reine. Les habitants s’accommodent tant bien que mal de leurs salaires de misère (150 euros pour une institutrice, 400 euros pour un médecin…), masquant bien souvent leur dénuement par la délicatesse de leur sourire et la beauté de leurs prunelles.

Il n’empêche… dans l’intimité des minuscules meublés qui composent les squats (où est parquée une partie de la population tsigane) , sous le regard inquisiteur de Francine, le trop plein de détresse déborde bien souvent dans les mouchoirs.

Ici, de grands garçons partis gagner modestement leur vie en Hongrie mais qui souhaitent retourner dans le giron maternel (Désargenté le giron. Retour de fils prodigues dont on se passerait volontiers…).
Là, une toute jeune maman qui survit dans dix mètres carrés en confectionnant des chapelets que des revendeurs lui achètent pour quelques sous dérisoires, ce qui ne lui permet même pas de se fournir en couches pour son nourrisson.

À l’orée des squats, les enfants semblent aussi fragiles que les chatons (une floppée !) qui vadrouillent dans leurs jambes.


La misère sociale sévit aussi dans les quartiers de Brad. Preuve à l’appui, cette jeune fille de 16 ans dont on s’arrache la non-garde et qui noie son chagrin en se sur-alimentant.

Lors de ces visites, nous nous sentions alors bien désarmées, pauvres Françaises simplement capables de faire part de notre sourire et de notre présence encombrante.

Heureusement, nous avons eu l’occasion de compenser cette impuissance en nous livrant à de folles matinées d'animation à l’école de Brad, auprès d’enfants défavorisés. (Note à l’intention des futurs bénévoles : les chansons gestuées accompagnées par la guitare, ça les fascine ! Les jeux en plein air, moins… peut-être parce que les règles étaient bafouillées dans un roumain très primaire.) Gentils, autonomes, certains porteurs d’une grande tristesse, d’autres au contraire, animés par la rage de préserver, coûte que coûte, l’enchantement de leur enfance… mais tout a déjà été dit sur le sujet, dans les précédents témoignages !

Merci, Mademoiselle Bouclette, pour votre bonne humeur, votre humour et votre patience mise à rude épreuve par nos questionnements incessants par rapport au vocabulaire roumain.

Merci Francine, bien évidemment de nous avoir permis de vivre ces deux semaines émaillées de moments forts (plouf, on tombe dans le cliché ressassé, mais tant pis !).

Quant à vous, lecteurs, j’espère que vous l’aurez compris : ne loupez pas l’arrêt, vraiment !

Hélène.