Association Casa de Copii

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Baziège

La page de Gaëlle 2009
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Gaëlle Gaëlle

Etudiante en BTS
Ireo de Bressuire
Grâce à ma formation BTS Services en Espace Rural, j’ai la chance de rencontrer Francine, qui vient témoigner de son engagement auprès des enfants mais aussi des familles en Roumanie. Je suis à la fois impressionnée et convaincue que j’ai envie de vivre une telle expérience auprès d’elle. Je décide donc de terminer ma formation et de partir ensuite 1 mois à Baia-de-Cris pour concrétiser mes objectifs sur mon projet professionnel, qui est d’effectuer le concours de Moniteur / Educateur.

Dès mon arrivée à Timisoara, je suis surprise par l’hospitalité et la gentillesse d’un Roumain qui me conduit à la bonne gare routière où je devais prendre le bus. Par la suite je vais comprendre que ce n’est pas une personne mais toute la population Roumaine qui a de telles qualités.

L’arrivée chez Francine m’a mise toute suite dans le bain. J’arrive pratiquement en même temps qu’une Roumaine, une fille avec une histoire très compliquée. Immédiatement je comprends que je vais voir vraiment des choses auxquelles je ne pouvais imaginer avant de partir. Pendant tout mon séjour, je partage une chambre avec cette Roumaine, un lien va se créer et même si la communication est difficile entre nous je ressens une certaine complicité avec elle, j’essaye de lui apporter tout ce que je peux…

Ma première visite avec Francine est à la « casa de copii » où je rencontre Domna Lili, un petit bout femme avec un cœur énorme. Malgré que je ne comprenne pas la discussion entre elle et Francine, je ressens quand même son dévouement et sa passion pour son métier grâce à ces regards et ces intonations de voix. Je reste sans voix face à elle et pourtant de multiples questions auraient pu être posées. J’ai la chance de pouvoir visiter un des lieux de vie d’un groupe, c'est-à-dire les chambres, les sanitaires… Je suis très étonnée de ce que je vois. J’avais l’image de reportages où l’on voit des bâtiments insalubres sans rien dedans et là je me trouve face a des chambres avec de la moquettes, des lits sur lesquelles des peluches sont impeccablement disposées, une faïence magnifique dans la salle de bain… et pourtant aucune photo où vidéo même très peu de personne ont droit de rentrer… Pourquoi ne pas vouloir montrer l’évolution de ces bâtiments, depuis des années ? Avant de partir j’aperçois rapidement un moniteur et quelques enfants. Un me marque beaucoup, il a deux ans et demi et de bonnes joues joufflues, il est arrivé depuis peu, mais que fait-il là ? Pourquoi ? Ce sont les premières questions qui me viennent à l’esprit, l’incompréhension totale avant que Francine m’explique.

Dans un second temps, il y a les rencontres des familles parrainées par l’association. J’en rencontre une dizaine au total. Tout d’abord je rencontre une grand-mère qui vit avec sa petite fille handicapée dans un appartement où il y a qu’une cuisine, une salle de bain et une toute petite pièce de vie qui sert aussi de chambre. Je suis impressionnée par le courage de cette femme de 70 ans qui garde une femme Alzheimer pour avoir un peu d’argent pour acheter les médicaments de sa petite fille. Là encore, beaucoup d’hospitalité malgré la pauvreté, elle nous offre des bretzels et me laisse m’asseoir sur le canapé tandis qu’elle est juste appuyée sur l’accoudoir du fauteuil.

Ensuite je rencontre une famille où le père a les deux jambes coupées et deux enfants handicapés mentaux. Ce qui est grave dans cette histoire, c’est que le monsieur ne peut jamais sortir de chez lui car il vit au deuxième étage sans ascenseur. De plus son médecin n’est jamais venu le voir chez lui car soit disant il n’a pas le temps. Je trouve ça honteux comment pouvons nous laisser une famille dans une telle situation. Heureusement que Francine est là pour apporter un peu de joie a ces familles. Elle n’a pas qu’un rôle financier elle apporte beaucoup plus à ces personnes. Ils attendent souvent juste un peu d’attention à leur égard et çà Francine sait très bien le faire, elle les fait rire mais aussi les confronte à leur réalité.

Puis une autre famille m’a encore beaucoup marquée, c’est celle de Bella. C’est une tsigane qui vit dans un squat, dans une pièce d’1 m 20 avec son mari et ses trois enfants. Elle n’a pas de sanitaire et c’est très dur à entendre quand vous voyez une femme pleurer car elle vous dit qu’elle a peur de se faire violer à chaque fois qu’elle va faire pipi dehors, ou encore qu’elle n’a rien mangé depuis trois jours. Des mots ne suffisent pas pour dénoncer ce que j’ai vu tellement c’est inimaginable, il faut le voir pour le croire !!!

A présent parlons du travail effectué avec les enfants de la cité de Brad et de la « Casa de copii ». Quatre fois par semaine, nous nous rendions à l’école de Brad pour effectuer un peu d’animation auprès des enfants. Nous leurs proposions de multiples activités manuelles, de jeux, des chansons accompagnées à la guitare de Marie une des bénévoles. C’est l’une des seules activités, la musique, où nous avons pu captiver les enfants plus de 10 min. Ils ont beaucoup de difficultés a terminé une activité jusqu’au bout. Ils veulent tellement faire de chose à la fois de peur de ne pas avoir assez de temps. Lors des activités ont s’aperçoit aussi que les enfants ont besoin d’être sollicités à chaque instant, à tout moment ils vous demandent « est-ce que c’est joli ? Tu aimes bien ce que j’ai fait ? » On se rend vite compte qu’ils réclament beaucoup d’amour car très peu d’enfants doivent en recevoir par leur famille. Chacun à son histoire, a ses difficultés, ses problèmes mais l’entraide entre grands et petits est très forte, le soutien collectif est un très grand atout chez eux, ce qu’il manque peut être un peu à nos enfants Français…

De plus, lors de cette expérience il y a l’adaptation en collectivité chez Francine. Nous sommes 5 bénévoles françaises et une jeune fille roumaine à partager le quotidien, les tâches ménagères, la cuisine…accompagnées de Francine.

Il faut apprendre à partager, à accepter les manières de chacune, et mettre surtout son côté personnel et individualiste de côté. Une bonne entente de manière générale s’établit.
Grâce à Francine, nous découvrons d’autres facettes de la Roumanie, on visita plusieurs villes comme Brasov, ou encore Sibiu, elle nous fait découvrir les spécialités culinaires, musicales…
Pour conclure, je dirais que Francine est une femme HORS NORMES comme je n’en ai jamais vu auparavant. Elle donne beaucoup et reçoit peu par rapport au travail qu’elle fait mais cela ne l’empêche pas de persister. Elle établit un travail exceptionnel auprès de la population Roumaine mais aussi auprès des bénévoles et de l’association depuis 20 ans. Qu’a-t-elle jamais fait je ne sais pas. Elle vous conduit dans des chemins montagneux extrêmes juste pour aller voir un festival, elle roule des kilomètres sans s’arrêter, elle écoute la musique de jeune, elle vous trouve un logement partout en Roumanie si vous avez un pépin de dernière minute… elle est tout simplement une femme avec un cœur énorme et encore le mot est insuffisant.

VRAIMENT UN GRAND MERCI TRES SINCERE A DOMNA FRANCINE !!!

Et j’ai envie de dire qu’une chose, j’espère revenir l’année prochaine pour pouvoir apporter tout ce que je peux à tous ces roumains merveilleux (malgré leur folie en voiture)…

Gaëlle.