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Gaëlle
Etudiante en BTS Ireo de Bressuire |
Grâce à ma formation BTS
Services en Espace Rural, j’ai la chance de rencontrer
Francine, qui vient témoigner de son engagement auprès des
enfants mais aussi des familles en Roumanie. Je suis à la fois
impressionnée et convaincue que j’ai envie de vivre une telle
expérience auprès d’elle. Je décide donc de terminer ma
formation et de partir ensuite 1 mois à Baia-de-Cris pour
concrétiser mes objectifs sur mon projet professionnel, qui est
d’effectuer le concours de Moniteur / Educateur.
Dès mon arrivée à
Timisoara, je suis surprise par l’hospitalité et la gentillesse
d’un Roumain qui me conduit à la bonne gare routière où je
devais prendre le bus. Par la suite je vais comprendre que ce
n’est pas une personne mais toute la population Roumaine qui a
de telles qualités.
L’arrivée chez Francine
m’a mise toute suite dans le bain. J’arrive pratiquement en même
temps qu’une Roumaine, une fille avec une histoire très
compliquée. Immédiatement je comprends que je vais voir vraiment
des choses auxquelles je ne pouvais imaginer avant de partir.
Pendant tout mon séjour, je partage une chambre avec cette
Roumaine, un lien va se créer et même si la communication est
difficile entre nous je ressens une certaine complicité avec
elle, j’essaye de lui apporter tout ce que je peux…
Ma première visite avec
Francine est à la « casa de copii » où je rencontre Domna Lili,
un petit bout femme avec un cœur énorme. Malgré que je ne
comprenne pas la discussion entre elle et Francine, je ressens
quand même son dévouement et sa passion pour son métier grâce à
ces regards et ces intonations de voix. Je reste sans voix face
à elle et pourtant de multiples questions auraient pu être
posées. J’ai la chance de pouvoir visiter un des lieux de vie
d’un groupe, c'est-à-dire les chambres, les sanitaires… Je suis
très étonnée de ce que je vois. J’avais l’image de reportages où
l’on voit des bâtiments insalubres sans rien dedans et là je me
trouve face a des chambres avec de la moquettes, des lits sur
lesquelles des peluches sont impeccablement disposées, une
faïence magnifique dans la salle de bain… et pourtant aucune
photo où vidéo même très peu de personne ont droit de rentrer…
Pourquoi ne pas vouloir montrer l’évolution de ces bâtiments,
depuis des années ? Avant de partir j’aperçois rapidement un
moniteur et quelques enfants. Un me marque beaucoup, il a deux
ans et demi et de bonnes joues joufflues, il est arrivé depuis
peu, mais que fait-il là ? Pourquoi ? Ce sont les premières
questions qui me viennent à l’esprit, l’incompréhension totale
avant que Francine m’explique.
Dans un second temps, il
y a les rencontres des familles parrainées par l’association.
J’en rencontre une dizaine au total. Tout d’abord je rencontre
une grand-mère qui vit avec sa petite fille handicapée dans un
appartement où il y a qu’une cuisine, une salle de bain et une
toute petite pièce de vie qui sert aussi de chambre. Je suis
impressionnée par le courage de cette femme de 70 ans qui garde
une femme Alzheimer pour avoir un peu d’argent pour acheter les
médicaments de sa petite fille. Là encore, beaucoup
d’hospitalité malgré la pauvreté, elle nous offre des bretzels
et me laisse m’asseoir sur le canapé tandis qu’elle est juste
appuyée sur l’accoudoir du fauteuil.
Ensuite je rencontre une
famille où le père a les deux jambes coupées et deux enfants
handicapés mentaux. Ce qui est grave dans cette histoire, c’est
que le monsieur ne peut jamais sortir de chez lui car il vit au
deuxième étage sans ascenseur. De plus son médecin n’est jamais
venu le voir chez lui car soit disant il n’a pas le temps. Je
trouve ça honteux comment pouvons nous laisser une famille dans
une telle situation. Heureusement que Francine est là pour
apporter un peu de joie a ces familles. Elle n’a pas qu’un rôle
financier elle apporte beaucoup plus à ces personnes. Ils
attendent souvent juste un peu d’attention à leur égard et çà
Francine sait très bien le faire, elle les fait rire mais aussi
les confronte à leur réalité.
Puis une autre famille
m’a encore beaucoup marquée, c’est celle de Bella. C’est une
tsigane qui vit dans un squat, dans une pièce d’1 m 20 avec son
mari et ses trois enfants. Elle n’a pas de sanitaire et c’est
très dur à entendre quand vous voyez une femme pleurer car elle
vous dit qu’elle a peur de se faire violer à chaque fois qu’elle
va faire pipi dehors, ou encore qu’elle n’a rien mangé depuis
trois jours. Des mots ne suffisent pas pour dénoncer ce que j’ai
vu tellement c’est inimaginable, il faut le voir pour le croire
!!!
A présent parlons du travail effectué avec
les enfants de la cité de Brad et de la « Casa de copii ».
Quatre fois par semaine, nous nous rendions à l’école de Brad
pour effectuer un peu d’animation auprès des enfants. Nous leurs
proposions de multiples activités manuelles, de jeux, des
chansons accompagnées à la guitare de Marie une des bénévoles.
C’est l’une des seules activités, la musique, où nous avons pu
captiver les enfants plus de 10 min. Ils ont beaucoup de
difficultés a terminé une activité jusqu’au bout. Ils veulent
tellement faire de chose à la fois de peur de ne pas avoir assez
de temps. Lors des activités ont s’aperçoit aussi que les
enfants ont besoin d’être sollicités à chaque instant, à tout
moment ils vous demandent « est-ce que c’est joli ? Tu aimes
bien ce que j’ai fait ? » On se rend vite compte qu’ils
réclament beaucoup d’amour car très peu d’enfants doivent en
recevoir par leur famille. Chacun à son histoire, a ses
difficultés, ses problèmes mais l’entraide entre grands et
petits est très forte, le soutien collectif est un très grand
atout chez eux, ce qu’il manque peut être un peu à nos enfants
Français… |
De plus, lors de cette expérience il y
a l’adaptation en collectivité chez Francine. Nous sommes 5
bénévoles françaises et une jeune fille roumaine à partager le
quotidien, les tâches ménagères, la cuisine…accompagnées de
Francine. Il faut
apprendre à partager, à accepter les manières de chacune, et
mettre surtout son côté personnel et individualiste de côté. Une
bonne entente de manière générale s’établit.
Grâce à Francine, nous
découvrons d’autres facettes de la Roumanie, on visita plusieurs
villes comme Brasov, ou encore Sibiu, elle nous fait découvrir
les spécialités culinaires, musicales… |
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Pour conclure, je dirais
que Francine est une femme HORS NORMES comme je n’en ai jamais
vu auparavant. Elle donne beaucoup et reçoit peu par rapport au
travail qu’elle fait mais cela ne l’empêche pas de persister.
Elle établit un travail exceptionnel auprès de la population
Roumaine mais aussi auprès des bénévoles et de l’association
depuis 20 ans. Qu’a-t-elle jamais fait je ne sais pas. Elle vous
conduit dans des chemins montagneux extrêmes juste pour aller
voir un festival, elle roule des kilomètres sans s’arrêter, elle
écoute la musique de jeune, elle vous trouve un logement partout
en Roumanie si vous avez un pépin de dernière minute… elle est
tout simplement une femme avec un cœur énorme et encore le mot
est insuffisant.
VRAIMENT UN GRAND MERCI TRES SINCERE A
DOMNA FRANCINE !!!
Et j’ai envie de dire qu’une chose,
j’espère revenir l’année prochaine pour pouvoir apporter tout ce
que je peux à tous ces roumains merveilleux (malgré leur folie
en voiture)…
Gaëlle.
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