Association Casa de Copii

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Baziège

La page de Camille 2009
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Camille
Après 2 heures d’avion, une visite de Budapest et une nuit de train, nous arrivons enfin le mercredi 3 Juin à Baïa de Cris – Hunedoara – Roumanie, chez Francine. Je suis curieuse et un peu anxieuse de découvrir la Roumanie et de quoi va être consisté ce voyage. Après avoir déposé nos affaires, nous prenons le petit-déjeuner, vaisselle commune et hop ! c’est parti pour l’aventure.
Nos activités ce mois-ci peuvent être divisées en 3 catégories : l’animation avec les enfants, les visites des familles et notre excursion dans le nord de la Roumanie.

Comme les enfants terminent l’école le 12 Juin et que la Pentecôte était les 7, 8 et 9 Juin, nous n’avons malheureusement pas pu beaucoup jouer avec eux..
Au début, la communication passe difficilement, c’est dur de ne pas comprendre ce que les enfants veulent nous raconter et de ne pas pouvoir leur répondre ; mais les enfants ont l’habitude de côtoyer et jouer avec des français, ils sont patients et au fur et à mesure, par les gestes et un mélange de français, roumain et anglais, nous arrivons à nous comprendre.
Mademoiselle Bouclette nous raconte leurs histoires, beaucoup de parents les ont laissés à leur grand-mère pour aller travailler en Italie ou pour former une famille avec un(e) autre homme (femme) ; ils ne mangent parfois pas à leur faim.. C’est impressionnant de voir tous ces petits bouts souriants, chaleureux et plutôt concentrés sur leur travail quand on sait ce qui les attend une fois rentrés chez eux. Nous faisons des scoobi-doo, perles à repasser, pompons avec eux ; j’ai même une fois lu La Belle Et La Bête en français (!) à une petite fille très attentive.

Francine nous propose de l’accompagner visiter les familles et distribuer l’argent des parrainages, ce qui nous permet de voir les conditions dans lesquelles vivent la plupart des ménages roumains. Les mêmes problèmes se répètent : chômages, salaires ou aides sociales trop basses, parfois même les patrons ne payent pas leurs employés ! Nous avons rencontré une famille qui vit dans un squat : une unique pièce peu spacieuse sert de salon, cuisine et chambre ; les toilettes sont au fond de la cour, l’eau dans la rue, ils ont quand même l’électricité !
Souvent, nous sommes accueillis comme des princes avec petits gâteaux et limonade (si ce n’est carrément un repas !) quand nos hôtes n’ont parfois pas mangés de la journée. Je suis étonnée de tant de générosité..
Ces situations sont bien trop nombreuses et semblent inextricables : les enfants travaillent bien à l’école mais il faut de l’argent pour pouvoir aller à l’université et sortir de cette misère. Même la toute première étape d’un changement est difficile à réaliser !

Enfin nous sommes partis 6 jours faire un tour de la Transylvanie avec un crochet par la Moldavie Roumaine ! Nous avons visité Cluj et ses églises avec un philosophe ami de Francine. Puis nous avons rencontré à Satu Mare Sœur Palaga qui a fait 6 ans de prison pendant le communisme à cause de sa foi. C’est une vieille femme adorable pleine de caractère et d’amour qui nous raconte la prison et les vicissitudes de la securitate presque avec humour et sans rancœur. Nous avons eu la chance d’entendre ce témoignage, c’est maintenant à nous de le raconter partout pour que surtout jamais ces horreurs ne se reproduisent !
La prochaine étape est Sighet avec un passage par le cimetière de la joie – toutes les croix sont peintes en bleu et portent une peinture représentant une scène importante de la vie du défunt -. Nous visitons le musée du communisme aménagé dans l’ancienne prison de Sighet (où a séjourné Sœur Palaga). C’est un musée passionnant, dans chaque cellule est traité un aspect du communisme, chronologique, culturel, politique, la résistance dans les Maramures..
Nous terminons notre périple par 3 monastères orthodoxes en Bucovine. Leurs murs sont peints entièrement à l’intérieur et l’extérieur ! Une sœur francophone nous explique et décrypte tout, nous serions vraiment passés à côté de quelque chose si elle n’avait pas été là !

Pour finir ce bilan, un petit mot à l’attention des futurs jeunes et moins jeunes qui se demandent si « oui ou non, je viens Roumanie ». N’hésitez pas une demi-seconde, Francine est une femme très accueillante qui saura vous mettre à l’aise et vous écouter quand vous en aurez gros sur le cœur. Grâce à sa connaissance de la Roumanie, aux récits de mademoiselle Bouclette et aux nombreuses personnes qu’elles vous feront rencontrer ; vous apprendrez beaucoup sur la culture roumaine et comprendrez presque tout ce que vous pourrez voir et entendre pendant votre séjour à Baïa de Cris…une aventure passionnante en perspective !
Alors merci Francine pour touuuutes tes explications, ton accueil, ton rire, ton langage (!) et ta chaleur.
Merci melle Bouclette pour vos traductions, votre présence auprès des enfants, vos peintures, votre sourire et vos histoires.

Camille