| |
|
Camille |
Après 2 heures d’avion, une visite de
Budapest et une nuit de train, nous arrivons enfin le mercredi 3
Juin à Baïa de Cris – Hunedoara – Roumanie, chez Francine. Je
suis curieuse et un peu anxieuse de découvrir la Roumanie et de
quoi va être consisté ce voyage. Après avoir déposé nos
affaires, nous prenons le petit-déjeuner, vaisselle commune et
hop ! c’est parti pour l’aventure.
Nos activités ce mois-ci peuvent être
divisées en 3 catégories : l’animation avec les enfants, les
visites des familles et notre excursion dans le nord de la
Roumanie.
Comme les enfants terminent l’école le 12
Juin et que la Pentecôte était les 7, 8 et 9 Juin, nous n’avons
malheureusement pas pu beaucoup jouer avec eux..
Au début, la communication passe
difficilement, c’est dur de ne pas comprendre ce que les enfants
veulent nous raconter et de ne pas pouvoir leur répondre ; mais
les enfants ont l’habitude de côtoyer et jouer avec des
français, ils sont patients et au fur et à mesure, par les
gestes et un mélange de français, roumain et anglais, nous
arrivons à nous comprendre.
Mademoiselle Bouclette nous raconte leurs
histoires, beaucoup de parents les ont laissés à leur grand-mère
pour aller travailler en Italie ou pour former une famille avec
un(e) autre homme (femme) ; ils ne mangent parfois pas à leur
faim.. C’est impressionnant de voir tous ces petits bouts
souriants, chaleureux et plutôt concentrés sur leur travail
quand on sait ce qui les attend une fois rentrés chez eux. Nous
faisons des scoobi-doo, perles à repasser, pompons avec eux ;
j’ai même une fois lu La Belle Et La Bête en français (!) à une
petite fille très attentive.
Francine nous propose de
l’accompagner visiter les familles et distribuer l’argent des
parrainages, ce qui nous permet de voir les conditions dans
lesquelles vivent la plupart des ménages roumains. Les mêmes
problèmes se répètent : chômages, salaires ou aides sociales
trop basses, parfois même les patrons ne payent pas leurs
employés ! Nous avons rencontré une famille qui vit dans un
squat : une unique pièce peu spacieuse sert de salon, cuisine et
chambre ; les toilettes sont au fond de la cour, l’eau dans la
rue, ils ont quand même l’électricité !
Souvent, nous sommes
accueillis comme des princes avec petits gâteaux et limonade (si
ce n’est carrément un repas !) quand nos hôtes n’ont parfois pas
mangés de la journée. Je suis étonnée de tant de générosité..
Ces situations sont bien trop nombreuses et
semblent inextricables : les enfants travaillent bien à l’école
mais il faut de l’argent pour pouvoir aller à l’université et
sortir de cette misère. Même la toute première étape d’un
changement est difficile à réaliser !
Enfin nous sommes partis
6 jours faire un tour de la Transylvanie avec un crochet par la
Moldavie Roumaine ! Nous avons visité Cluj et ses églises avec
un philosophe ami de Francine. Puis nous avons rencontré à Satu
Mare Sœur Palaga qui a fait 6 ans de prison pendant le
communisme à cause de sa foi. C’est une vieille femme adorable
pleine de caractère et d’amour qui nous raconte la prison et les
vicissitudes de la securitate presque avec humour et sans
rancœur. Nous avons eu la chance d’entendre ce témoignage, c’est
maintenant à nous de le raconter partout pour que surtout jamais
ces horreurs ne se reproduisent !
La prochaine étape est Sighet avec un
passage par le cimetière de la joie – toutes les croix sont
peintes en bleu et portent une peinture représentant une scène
importante de la vie du défunt -. Nous visitons le musée du
communisme aménagé dans l’ancienne prison de Sighet (où a
séjourné Sœur Palaga). C’est un musée passionnant, dans chaque
cellule est traité un aspect du communisme, chronologique,
culturel, politique, la résistance dans les Maramures..
Nous terminons notre périple par 3
monastères orthodoxes en Bucovine. Leurs murs sont peints
entièrement à l’intérieur et l’extérieur ! Une sœur francophone
nous explique et décrypte tout, nous serions vraiment passés à
côté de quelque chose si elle n’avait pas été là !
Pour finir ce bilan, un
petit mot à l’attention des futurs jeunes et moins jeunes qui se
demandent si « oui ou non, je viens Roumanie ». N’hésitez pas
une demi-seconde, Francine est une femme très accueillante qui
saura vous mettre à l’aise et vous écouter quand vous en aurez
gros sur le cœur. Grâce à sa connaissance de la Roumanie, aux
récits de mademoiselle Bouclette et aux nombreuses personnes
qu’elles vous feront rencontrer ; vous apprendrez beaucoup sur
la culture roumaine et comprendrez presque tout ce que vous
pourrez voir et entendre pendant votre séjour à Baïa de Cris…une
aventure passionnante en perspective !
Alors merci Francine
pour touuuutes tes explications, ton accueil, ton rire, ton
langage (!) et ta chaleur.
Merci melle Bouclette pour vos traductions,
votre présence auprès des enfants, vos peintures, votre sourire
et vos histoires.
Camille
|
|
|
|