J'ai voulu faire de l'humanitaire
afin de sortir un peu du monde superficiel dans lequel je vis à Paris.
Je désirais donner de moi-même et être utile dans un domaine qui me
semblait important. J'en ai donc parlé à ma famille qui m'a beaucoup
soutenue et beaucoup aidée dans mon projet. J'ai par la suite découvert
que Maud (une très bonne amie) avait le même désir de faire un voyage
humanitaire. Nous avons donc fait des recherches afin de trouver une
association dont le but serait similaire au notre. Grâce à un contact de
Maud nous avons découvert "Casa de copii" qui signifie Maison d'enfants
en roumain, c'est une association en Roumanie qui s'occupe de familles
dans le besoin et d'enfants en récoltant des fonds et en trouvant des
parrains pour celles-ci. Un soutien scolaire est mis en place et des
animations ont lieu pendant l'été afin d'occuper les enfants.
Lorsque mes proches (amis, famille)
ont appris que notre projet aurait lieu en Roumanie, ils ont tous été
très étonnés et très inquiets à cause des nombreux préjugés qu'il y a
sur les roumains. Je fus moi-même très surprise de voir que l'on se
trompait tous à leur sujet. J'ai découvert un pays
très chaleureux et plein de gentillesse, prêt à aider son
prochain que ce soit une question d'argent ou émotionnelle. Il est vrai
cependant que d'anciennes traces du communiste subsistent dans les
mœurs. De nombreuses personnes nous ont raconté leur expérience et leur
souffrance, j'ai donc pu voir que la Roumanie est un pays qui a beaucoup
souffert et que ces blessures sont encore très présentes dans les
pensées de la population.
Dès mon arrivée en Roumanie j'ai
rencontré des personnes qui avaient le cœur sur la main et qui nous ont
aidé à nous rendre à destination.
Je suis donc arrivée avec Maud à Baia
de cris où se trouve la maison de Francine Durieux la vice-présidente de
l'association.
Nous avons commencé les animations
avec Sarah, Maud et Mademoiselle Bouclette. Puis un groupe de 5 scouts
est arrivé. Ces animations avaient lieu à Brad un petite ville près de
Baia de cris.
Les enfants du quartier et de la
maison d'accueil se sont rapidement habitués à nous et nous avons passé
de merveilleux moments avec eux, malgré la barrière de la langue. Ce
sont réellement des enfants adorables et très attachants. Ils se
contentaient de peu pour s'amuser contrairement à ceux dont je m'occupe
à Paris qui sont nettement plus capricieux. Ici les enfants sont très
câlins ce qui me laissait deviner un grand manque d'affection que nous
avons essayé de combler quelques heures par jour.
Francine m'a donné la chance de
visiter des familles parrainées par l'association et la misère dans
laquelle elles vivent m'a bouleversée .Même si je sais qu'il y a de la
misère dans le monde, c'est n'est pas la même chose de la voir et de
parler avec les gens qui la subissent. Dans la première famille que nous
avons visité, il y avait trois filles bouleversées par le départ de leur
mère et nous les avons invitées à déjeuner afin de les distraire et de
les connaître d'avantage. Ainsi nous allons pouvoir garder contact avec
elles car nous avons échangé nos adresses.
Je m'étais tout de même sentie un peu
mal à l'aise car je ne voulais pas que les familles aient l'impression
que c'était du voyeurisme car pas du tout . Je voulais faire de
l'humanitaire et s'il y avait un moyen de les aider de quelque manière
que ce soit je l'aurais fait . Il est vrai cependant que je trouvais
cela important de voir leur vie afin de mieux les comprendre.
J'ai l'impression que le seul désir
des gens ici est de laisser de côté leurs problèmes juste pour quelques
instants et de partager avec des amis ou des inconnus un moment , un
café, avoir une discussion.
Mademoiselle Bouclette m'a beaucoup
surprise à mon arrivée, c'est une femme qui s'occupe des enfants et qui
nous a aidés pour les animations et la langue. J'ai été très étonné de
voir qu'elle accompagnait Francine visiter les familles, distribuer
l'argent des parrains, parler avec les gens de leurs problèmes alors que
Bouclette elle même est parfois plus dans le besoin que d'autres.
C'est cet esprit de générosité, de
simplicité qui m'a frappée et émue au cours de mon voyage. Les gens sont
extrêmement proches les uns des autres , en tout cas entre roumains.
J'ai vu une famille se ressouder suite au départ de la mère et à son
désintérêt total vis à vis de ses filles, des hommes aider un autre à
descendre les escaliers de son immeuble car il a les deux jambes coupées
suite à un accident de travail et qu'il ne peut plus sortir de chez lui.
Ce voyage a été très enrichissant
pour moi car je n'ai pas seulement donné de moi-même mais j'ai également
contre toute attente reçu énormément. Bien sur rien de matériel en
dehors des gâteaux et jus de Rodica, une voisine, mais beaucoup de
gentillesse de convivialité et de tendresse ce que je ne retrouverais
sans doute pas à Paris. C'est très difficile d'expliquer ce que j'ai
ressenti tout au long de mon séjour ici car c'est très fort et très
diversifié. Tout ce que je peux dire c'est que la Roumanie est un pays
magnifique par ses paysages certes mais surtout par sa culture et sa
bonté.
Je tiens à remercier Mademoiselle
Bouclette pour tout ce qu'elle a fait pour nous
ainsi que Francine bien sûr ,car ça n'a pas toujours été de tout
repos pour elle d'avoir tant de monde chez elle et car elle s'est
toujours efforcé de nous montrer un maximum de ce pays qu'est la
Roumanie (comme elle le dit si bien) . Je n'oublierai jamais cet endroit
ni les personnes que j'ai rencontrées, toutes ces choses qui m'ont
permis de réaliser la chance que j'ai, qu'on a de vivre dans un pays où
le système est bon, mais de réaliser également la superficialité de nos
vies parfois.
Je n'ai peut-être apporté qu'une
goutte dans tout ce qu'il y a à faire ici mais c'est un début et je
souhaite que beaucoup de gens puissent venir en Roumanie en apporter une
également car c'est un pays merveilleux qu'il faut aider sans le
changer.
Merci encore à Francine, Mademoiselle
Bouclette, Maud, Sarah ,et les compas(scouts)...
Hortense