Association Casa de Copii

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Baziège

La page de Charlotte 2007
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Charlotte
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10 jours à Baia de Cris, chez Francine Durieux.

Des rencontres, des découvertes, des sensations, de la chaleur, des rires, des amitiés, de l’amour donné, de l’amour reçu et beaucoup beaucoup de passion (pour la mission à accomplir, pour ce pays, pour ses habitants, et pour ses enfants).
Arrivée le 18 juillet 2007 à Timisoara, dans un bébé avion d’une trentaine de place.
Revoir avec un petit pincement au cœur, des paysages, une architecture bien particulière, qu’on a déjà eu bien de la peine à quitter il y a un an de cela.

Après une bonne nuit à l’hôtel, une journée de bus et quelques siestes, nous arrivons avec Marion à Baia de Cris.
Un homme d’une trentaine d’année insiste pour nous emmener jusqu’au centre de Baia de Cris, et, 1ère leçon : TOUT LE MONDE CONNAIT FRANCINE A BAIA DE CRIS !
Après d’âpres négociations, nous acceptons de le suivre, et nous croisons quelques jolis brins de demoiselles en ville : Emmanuelle, Delphine, Noémie et Hélène (psychomotriciennes et éducatrice spécialisée de leur état).
Un accueil très chaleureux, un bon apéro, et voilà Francine qui débarque avec sa bonne humeur et son rire franc.
Après une bonne soirée, tous au dodo : Demain la journée commencera tôt !


I) D
écouverte d’un pays aux mille facettes.
La Roumanie est un vaste pays où cohabitent les roumains, et plusieurs minorités. La cohabitation n’est pas des plus faciles, mais elle est bien nécessaire. Au cours du séjour nous n’avons eu l’occasion que d’entre apercevoir la communauté des Roms (des hommes avec des grands chapeaux noirs, des chemises, des pantalons et des gilets de cuir noirs, ainsi que des femmes enroulées dans des jupes de 7 mètres de tissus à motifs fleuris, par 40 degrés de température !), mais il en existe bien d’autres.
La Roumanie est un pays très attaché à la religion et à ses croyances. Nous avons eu la chance d’assister à plusieurs messes : une messe gréco-catholique et une messe orthodoxe. Cela nous a permis d’apprécier les différences entre des religions qui pourraient paraître semblables quand on ne les connaît pas. La messe est différente, le rapport à Dieu est différent …
La Roumanie est un pays détruit, qui donne l’impression de tomber en ruine : l’entretien des bâtiments, des infrastructures est presque nul, et rien qu’en arrivant sur le territoire, l’environnement laisse un goût de misère, de pauvreté et de vétusté.
La pollution y règne comme un fléau (les pointes des arbres sont écimées, le ciel est gris, les anciennes mines balafrent le paysage …), et les gens travaillent dans des usines les empoisonnant avec des rejets et des matériaux toxiques.
Cependant, les paysages sont vraiment magnifiques : des champs de tournesol à perte de vue, des montagnes vertes et pointues, des forêts touffues … La faune et la flore y sont encore très diverses, mais si le pays ne prend pas garde à préserver cet environnement et à gérer comme il se doit son développement, tout cela risquerait de disparaître fort rapidement.


II) Une expérience enrichissante.
Entrer dans un pays dont on a une bien maigre connaissance. Refaire le monde, l’histoire et imaginer un accueil, des hôtes, et une Francine.
Ce séjour a vraiment été d’un apport supplémentaire par rapport au séjour que j’avais effectué l’année passée. Certes nous avions vécu dans une famille roumaine durant une semaine et avions voyagé et rencontré des adultes et des enfants dans une bonne partie de la Roumanie, cependant, je n’avais jamais été aussi proche de la misère et des douleurs de ce pays.
Ecouter Mlle Bouclette raconter les déboires de l’après-communisme, les difficultés de tous les jours pour se nourrir, s’habiller, avoir un terrain à soi ; Camilla nous décrire les manques de moyens dans les écoles, les failles du système de Sécurité Sociale ; Francine nous apprendre en détails les problèmes de chaque famille ; et les enfants nous expliquer qu’un de leurs parents est décédé, ou qu’ils sont partis à l’étranger pour travailler, les laissant chez leurs grands-parents …
Tout ceci, et même plus, c’est la découverte de ce que traverse la majorité du pays, ses habitants souffrent, et le pire, c’est qu’il ne le laissent pas paraître : Ils vous accueillent toujours avec le plus grand sourire, la plus grande attention, vous offrent leur temps, leur nourriture, leur amour, et ne demandent rien en échange. 


III) Apporter quelque chose.
Dans ces conditions, il est difficile de savoir quoi apporter à des habitants qui ne demandent rien, mais veulent offrir tout ce qu’ils ont.
Alors on amène du matériel, on offre aux enfants notre temps, notre amour, et notre attention : ils en ont tellement besoin.
Jouez avec eux : sans demander, sans prévenir, ils se jettent dans vos bras, vous serrent très fort et recommencent leur activité. C’est cruel, de manquer d’affection à ce point, mais nous sommes là pour eux et tellement heureux de pouvoir leur offrir quelque chose d’aussi précieux.
En France, du matin jusqu’au soir, les enfants sont habitués à demander, à se plaindre, à vouloir toujours plus. Ce n’est pas de leur faute, ils vivent dans un pays où la consommation est reine, où leurs parents sont là, tous les jours à la maison, leur apportant amour et sécurité, et tout ce qu’il leur reste à obtenir n’est que superficiel.
En Roumanie, les enfants ont souvent un ou deux parents partis travailler à l’étranger, ils manquent d’une affection nécessaire pour leur bon développement tous les jours, et leurs grands-parents n’ont pas les moyens financiers de faire des achats de jouets, de peluches …
Les enfants roumains quand ils ne sont pas nés dans une famille riche ou de classe moyenne manquent de tout : que se soit matériel ou immatériel.
A l’école, se regroupent les enfants de la Casa de Copii (quel dommage qu’ils ai été punis et que nous n’ayons pu leur dire au revoir !) et ceux des environs pour jouer, s’occuper pendant 3 heures et oublier tout le reste : Ils sont là pour être des enfants !
Et … comme ils sont des enfants, ils adorent taquiner les animateurs, se moquer d’eux …
Mais il faut être patient, et leur expliquer ce qui est permis ou pas : nous sommes là pour eux et pas pour autre chose !
Ils sont vraiment adorables, et s’amusent d’un rien, aimant colorier des personnages de Walt Disney, jouer à la corde à sauter, faire des puzzles, jouer aux voitures (même des adolescents de 17 ans participent à ces activités et s’y amusent vraiment !). Ils sont très touchants, attachants et vraiment reconnaissants : les adieux ont été très difficiles …

En conclusion, ce séjour de 10 jours en Roumanie, a vraiment été très fort, aussi bien émotionnellement qu’humainement, il m’a permis de (re)découvrir un pays que j’avais déjà visité, de rencontrer des personnes intéressantes, ouvertes …, d’en apprendre plus sur une culture et une façon de vivre différente de la France.

Merci Francine.

Charlotte.