Association Casa de Copii

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Baziège

La page de Arnaud 2007
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Arnaud
Scout

Le Mesnil St Denis

Si l’on doit trouver avantage à s’enfermer pendant 2 jours dans un bus entre la France et la Roumanie, c’est bien que c’est le temps nécessaire à effectuer la transition entre ces deux mondes.

L’enchaînement d’usines délabrées de l’époque communiste visibles sur la route jusqu’à Deva font resurgir des cours d’histoire trop vite oubliés ; le premier contact avec la population –des mendiants– me fait craindre ce que je vais ici découvrir et les difficiles dialogues francospagnoloangloroumains pour encore trouver notre chemin jusqu’à Baia de Cris ne permettent finalement que de mieux apprécier l’arrivée dans le petit monde de Francine.
Coupure garantie.

Le petit monde de Madame Francine, c’est Laurent et Vanina, Céline, nous autres bande de scouts et Marie-Angèle qui nous a rejoint une semaine plus tard, tous regroupés parmi les cartons d’aide humanitaire dans un but commun : « On est pas venu ici pour dormir … ». Et ça tombe bien, car le petit monde de la Domna Francine, c’est aussi une bande de p’tits Roumains qui ne demande pas grand chose : des jeux et de l’affection ; mais quand ils sont 40, c’est déjà du boulot !

Emmenés à l’école par Melle Bouclette (que la bonne humeur ne quittera pas durant les 3 semaines qui vont suivre) nous découvrons les enfants sans rien avoir préparé. Pas nécessaire, aujourd’hui l’animation, c’est nous.
Les questions fusent, on retient vite les noms des plus caractériels, les premiers rudiments du vocabulaire de l’animation – nombres, couleurs, Liniste ! - nous sont inculqués par les enfants eux-même. Et attention à la prononciation, sinon Alexandra (9 ans, haute comme 3 pommes) nous engueule sévère ! Et déjà les premiers câlins.

Les jours s’enchaînent dans ce même esprit et seules les quelques piqûres de rappel sur la situation familiale des enfants dispensées par Francine nous replace dans le dur contexte. Les enfants sont livrés à eux-mêmes, manquent d’appuis et de repères. Nous découvrons au bout de 2 semaines, au cour d’un repas au restaurant, que le petit Alexandru est anorexique…

Les Roumains ne laissent rien transparaître de leurs situations difficiles, leurs enfants gardent le sourire où nombre des nôtres l’aurait déjà depuis longtemps perdu. Pire encore, ils nous gâtent, nous offrent des cadeaux, nous remercient beaucoup trop pour le peu que nous faisons. Ma situation est cent, peut-être mille fois meilleure que la leur, et pourtant, j’ai encore l’impression d’avoir ici plus reçu que donné.