Je me retrouve le mercredi 6 juillet à
Deva, Roumanie, accueillie par Francine, grâce au Père Olivier ami commun de
Francine et de mes parents, au courant de mon désir de travailler dans
l'humanitaire.
La première après-midi me plonge dans
l'ambiance du pays : galère de notre cuisinière préférée, Renata, à la
gare, pour avoir un simple horaire de train Deva-Bucarest, puis débouchage des
toilettes chez Francine avec l'aide de Bunicu, démonstration de l'entraide
roumaine…
La découverte du pays passe par la
connaissance des habitants, extrêmement accueillants, parfois même pesants, ou
intéressés d'être invités en France… Par contre le racisme des roumains
contre les roumains de langue hongroise et les tziganes ou "roms" se
ressent très fortement…
L'histoire du pays permet d'expliquer
l'extrême pauvreté de certaines personnes.
Visite chez Yolande une femme de 39 ans,
tuberculeuse qui vit dans 2 pièces avec 6 autres personnes. Le manque d'argent
l'a conduite à arrêter les médicaments… Le médecin la laisse tomber, il
part en vacances. Son état est très douloureux…
En Roumanie en même temps que nous, des
psychomotriciennes de la faculté de Toulouse nous ont raconté la vie des
enfants dans l'orphelinat où elles interviennent, l'inaction de éducateurs…
je suis fortement touchée.
Nous avons vu des squats dans des blocs
vétustes, sans fenêtres, sans toilettes, une fumée noire sort d'un trou fait
dans le mur… Des gens vivent au milieu de ces détritus… Je descends de mon
petit nuage de française bien à l'aise.
Ma mission ici à Brad fût de faire de
l'animation avec les enfants du quartier et de l'orphelinat tout proche. La joie
des enfants de nous voir est remarquable malgré leurs conditions de vie :
parents alcooliques, parents partis à l'étranger et qui ne donnent plus de
nouvelles, laissant les enfants chez les grands-parents.
Malades, pauvres, ces enfants mal
nourris, dents pourries par manque de calcium…
Je garderai toujours un souvenir positif
et inoubliable de mon action auprès de ces enfants. Ces deux semaines passées
en Roumanie ont été une riche expérience pour moi. La confrontation à
l'extrême pauvreté nous rappelle notre condition de privilégié et nous rend
indéniablement plus humble.
Après la réussite de ma première
année de médecine, une de mes priorités l'année prochaine sera de passer le
BAFA afin de mieux savoir gérer certaines situations "periculos !"
avec les enfants. L'apprentissage du roumain me paraît aussi important pour
pouvoir communiquer et s'imposer auprès des enfants.
J'espère très sincèrement revenir
l'an prochain, peut-être avec le Père Olivier et d'autres jeunes du diocèse
de Meaux.
Merci pour tout Francine.
Marion.