Association Casa de Copii

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La page de Delphine - 2005
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Casa de copii - Delphine en Roumanie - Eté 2005 Delphine - 23 ans

Etudiante en fin de 2°année de psychomotricité
Membre de l'association APOR (Action Pour les Orphelins Roumains).

Ce voyage en Roumanie restera un grand souvenir.

En arrivant, les trois premier jours passés ici, ont été pour moi très rassurants car ça nous a permis de nous retrouver, de nous poser un peu et de prendre un premier contact avec la Roumanie, avant d'intervenir au centre de Simeria-Veche où avait lieu une colonie de vacances (avec des enfants venant à Simeria durant l'année et des enfants du centre pour enfants handicapés de Vulcan).

L'arrivée au centre m'a plus qu'agréablement surpris car nous avons été très bien accueillies. Cependant, le premier soir après avoir discuté avec le professeur sur les croyances du personnel, je me suis sentie un peu découragée. En effet, pour eux la maladie est une punition infligée à une personne s'étant écartée du chemin de Dieu dans une vie précédente. La maladie serait donc due à la fois au pêché et à la réincarnation. J'ai vraiment eu peur que l'on se heurte à un mur de certitudes (et quelles certitudes !) et qu'on ne puisse pas faire passer tout ce qu'on aurait aimé partager. 

A ce premier sentiment s'est substitué pas mal de questions, notamment savoir si les enfants pouvaient bénéficier de médecine classique puisque d'après leurs références celle-ci serait à proscrire. 

Malgré tout, j'ai rapidement été rassurée car les enfants sont vraiment très bien traités, la personnel est très respectueux de leurs besoins, il y a des activités, des ballades, le cadre est magnifique. De plus, les séances avec les enfants de Vulcan se passaient très bien, les éducatrices y assistaient, et malgré la barrière de la langue, il y a eu un réel échange. Personnellement, c'était ce qui me semblait le plus important parce qu'en trois semaines on ne peut pas faire grand chose, si ce n'est essayer de faire passer, de transmettre quelque chose.

Le premier week-end m'a donc permis de faire le point entre ce qui avait pu être mes attentes et la réalité. Est-ce que dans un centre qui s'est révélé être aussi bien que celui de Siméria, on peut réellement être utile ? Je m'était préparée à une intervention difficile et malgré tout le travail fait, cette semaine ressemblait un peu à des vacances. 

J'ai beaucoup apprécié de pouvoir me retrouver chez vous avec vous, les autres filles, Renata, et beaucoup de bonne humeur car il me semble qu'il était important, après une semaine la tête dans le guidon, de prendre un peu de recul, de prendre le temps de réfléchir à la semaine passée et à celle à venir, redéfinir ses objectifs et ses priorités.

Pendant la deuxième semaine, j'ai suivi plus particulièrement une enfant, ce qui m'a permis de faire un bilan précis, de définir des axes de travail et commencer ce travail. Après seulement 15 jours des progrès sont déjà notables. J'espère vraiment, sans me faire trop d'illusion, que les éducateurs poursuivront même à moindre mesure ce travail. Je crois que c'est le plus frustrant de voir tout ce qu'on pourrait faire avec ces enfants, savoir ou du moins soupçonner tous les progrès dont ils seraient capable et se dire que rien ou presque ne va être fait. 

Cependant, cela me renforce dans l'intérêt de l'association. Je pense que c'est vraiment important de venir chaque année, car malgré tout les éducateurs voient qu'il est possible de faire quelque chose et il finira bien par y avoir des effets positifs. 

Déjà, la troisième semaine à Vulcan, on a rencontré un directeur vraiment motivé et sa femme, psychologue, enthousiaste. Les éducateurs ont été adorables avec nous et tous étaient ravis de nous recevoir. Et ça, je crois que c'est déjà positif. Durant cette semaine, on a eu le plaisir de retrouver les enfants et les éducatrices vus à Siméria et je crois que le plaisir était partagé. On a aussi vu de nouveaux enfants et on a également pu observer des améliorations rapides. C'est également difficile d'accepter que beaucoup des difficultés de ces enfants viennent d'un manque de stimulations, d'expériences.

Ce voyage m'aura vraiment donné envie de me battre pour la situation de ces enfants. Je tiens également à vous remercier car même si nos semaines n'ont pas été aussi difficiles que celles des filles de Hunedoara, votre soutien n'en a pas moins été agréable. Savoir la semaine qu'on aura le week-end pour se reposer, réfléchir, rigoler, c'est vraiment appréciable. De la même façon, le fait de nous accompagner dans les centres nous enlève une grande part de stress et d'appréhension. 

Donc, voilà pour tout ça, un grand merci.

Delphine.