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Liste
des comptes-rendus |
Lundi
19 juillet 2004
Mardi 13 juillet 2004
Mardi 22 juin 2004
Samedi 12 juin 2004
Jeudi 27 mai 2004
Jeudi 20 mai 2004
Dimanche 9 mai 2004
Vendredi 30 avril 2004
Mercredi 14 avril 2004
Mardi 6 avril 2004
Dimanche 21 mars 2004
Mercredi 10 mars 2004
Vendredi 27 février 2004
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Lundi
19 juillet 2004
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Dimanche 4
juillet. Une nuit
passée dans d’agréables bungalows à quelques kilomètres de Sibiu,
nous a permis de nous reposer avant d’aller visiter le musée de la
civilisation. Ce musée en plein air nous a fait découvrir les
habitations typiques et les différentes techniques artisanales de toute
la Roumanie. Certains métiers exposés ne sont malheureusement plus
d’actualité aujourd’hui. Nous sommes ensuite allées visiter le musée
de l’art. Puis, après quelques détours au gré des ruelles et de
notre inspiration, nous avons repris notre car. Francine est venue nous
chercher à Brad accompagnée des quatre toulousaines qui viennent pour
un mois afin de mettre en place des ateliers de psychomotricité dans
des centres d’accueil pour handicapés. Un dîner au restaurant nous a
permis de faire plus ample connaissance.
Lundi 5 juillet.
Nous sommes toutes parties
tôt, les unes pour aller à la messe avec Francine, tandis que les
autres accompagnaient les toulousaines qui devaient changer de
l’argent à la banque. Ensuite Francine est partie avec Sophie AV pour
installer les filles dans leur lieu de stage. En effet elles sont en
deuxième année de neuropsychomotricité à Toulouse et elles vont
travailler pendant un mois dans deux centres d’accueil spécialisés
pour handicapés mentaux de 7 à 18 ans. Pendant ce temps, nous avons découvert
un nouveau site dans Brad : l’Eglise Orthodoxe qui surplombe la
ville et qui est entourée d’un cimetière très fleuri et paisible.
Le matin, les enfants ont fait des bracelets brésiliens et l’après
midi, un grand football a été organisé.
Le soir, nous sommes rentrées pas trop tard (pour une fois !) et
avons visité Baia de Cris en faisant un "safari-photos" (à
droite une cigogne, à gauche une meule de foin…). Tandis que les Sofs’
faisaient la cuisine, Béné et Mag sont parties à la recherche de
sable pour l’activité du lendemain. Ensuite nous avons fêté comme
il se doit avec de la tiuca notre passage sans rattrapage en troisième
année.
Mardi 6 juillet.
Nous avons retrouvé à
Brad Charlotte, Suzanne et Aurélie, les filles de point cœur de Déva
qui passaient la journée avec nous. Le matin, nous avons fait des
activités multiples et variées. Nous avons fait un grand pique-nique
dans le parc avec Bouclette, Liviu et les filles de point cœur qui fut
un grand moment d’échange. Durant l’après midi, nous avons utilisé
le sable pour fabriquer avec les enfants des balles de jonglage, activité
qui a beaucoup plu ; d’autant plus que de nombreux enfants savent
déjà jongler et n’ont pas forcément les moyens de s’offrir des
balles de jonglage.
Le soir, nous avons retrouvé le Padre Joseph, Cathy, Bouclette et les
filles de point cœur autour d’une ratatouille géante chez Francine.
Nous avons eu de très beaux témoignages des filles de point cœur, ce
qui nous a permis d’avoir une autre vision d’actions en Roumanie.
Mercredi 7
juillet. Bénédicte
et Maguelone sont parties à Déva avec les filles de point cœur où
elles ont passé la journée.
Bénédicte : Pour ma part j’ai accompagné Aurélie dans
un quartier de la ville appelé la porcherie. C’est en effet, une
ancienne porcherie dans laquelle ont été relogés majoritairement des
tziganes. Quand nous sommes arrivées, nous avons discuté avec une
femme qui était accompagnée d’enfants, ils étaient habillés très
pauvrement et l’une des petites filles était couverte de cicatrices,
elle a dû être brûlée dans son enfance. Cependant, toute cette misère
ne me faisait pas peur (contrairement à ce que je m’attendais) et
face à cette petite fille brûlée je ne me sentais pas mal à
l’aise. Je pense que c’est lié à la manière qu’ont les filles
de point cœur de communiquer avec les Roumains, en effet elles abordent
les gens de façon très simple à tel point qu’on en oublie leur misère,
tout se passe au delà des apparences. Nous sommes ensuite allées près
des habitations qui sont assez similaires au anciens bidonvilles de
France. Nous avons, au départ, joué avec des enfants, puis avons
rencontré une femme âgée qui était sur le pas de sa porte en train
de tricoter. Elle nous a expliqué qu’elle vivait depuis une année à
la Porcherie, qu’elle était Roumaine et que, suite à 14 opérations
de la gorge, elle avait dû vendre sa maison, ses affaires et venir
habiter avec les tziganes. Depuis, sa famille, ses amis ne lui rendent
plus visite ; elle est comme marginalisée.
Puis nous sommes rentrées et avons visité sur le chemin une autre
famille. Cette matinée m’a permis de prendre réellement conscience
de la ségrégation existant dans ce pays et surtout d’une misère que
je ne voyais pas comme telle.
Magda : j’ai pu accompagner Charlotte et Suzanne au camin,
composé de deux grands bâtiments regroupant des chambres destinées
aux jeunes ayant trouvé du travail (au temps de Ceausescu). Un couloir
s’étend sur chaque étage, donnant accès à une vingtaine de
chambres. Celles-ci font environ 16 mètres carrés, et comprennent
juste une petite entrée qui tient le rôle de cuisine, et une pièce
principale. L’eau n’est pas disponible dans les chambres, mais dans
les sanitaires, qui sont situés dans le couloir, et utilisés par tous
les locataires. Aujourd’hui, sont relogées aux camin des familles,
dont une que nous avons rencontrée.
La famille de Liliana et d’Aurel est composée de sept enfants. Nous
avons été très bien accueillies, j’ai été vraiment ravie de cette
entrevue qui m’a permis de me rendre compte des conditions de vie de
nombreuses familles roumaines, et de pouvoir échanger avec eux dans
leur environnement. Ils m’ont notamment posé une question que nous
avons souvent entendue durant notre séjour, à savoir comment nous
considérions la Roumanie, ses habitants, etc. La majorité d’entre
eux paraissent vraiment en désaccord et très sceptiques lorsque nous
exprimons des points positifs.
Puis, nous avons joué avec les enfants du camin, ce fut un moment très
sympa que j’ai beaucoup apprécié, car nous avons fini par en réunir
une bonne vingtaine, et lors de notre départ, le jeu a continué.
Après un fameux déjeuner, nous avons joué avec des enfants qui
viennent chez les filles de point cœur lorsqu’ils le peuvent. L’une
des enfants mendie dans la rue et c’est un échappatoire que de venir
jouer simplement dans une maison où elle est accueillie à bras
ouverts. Vers 16h les filles nous ont proposé de partager avec elles
leur moment d’adoration, ce fut pour nous deux un moment très
particulier et de paix qui nous a énormément touché.
Les Sofs’ et Liviu ont géré les activités avec les enfants malgré
la pluie. Liviu nous a fait la surprise de nous apporter des gogoshes
(beignets typiques) qu’il avait préparé avec sa voisine. Nous étions
très touchées de ce geste. A midi, Francine a rejoint les deux
Sofs’ pour un échange intéressant concernant le rapport entre notre
expérience sur place et notre futur métier de psychologue.
Le soir nous avons invité Liviu au restaurant pour discuter des projets
de la semaine et pour le motiver à continuer les animations avec les
autres français qui arrivent. Nous voulions organiser une petite veillée
pour notre dernier jour et Francine nous a proposé en plus d’emmener
les enfants au restaurant pour manger des frites et boire un coca.
En rentrant, les deux Sofs ont pas mal discuté avec Francine qui leur a
parlé de la réalité de la vie de ces enfants de leur famille… Elles
sont ensuite allées se coucher mais assez perturbées (il devait être
minuit et demi). Après avoir rediscuté ensemble et ne pouvant
s’endormir elles sont redescendues frapper à la porte de Francine et
ont pu ainsi dire ce qu’elles avaient sur le cœur et se coucher apaisées
deux heures plus tard.
Jeudi 8 juillet.
Levées de bonne heure pour
un petit dej’ de gogoshes, que des femmes de l’hôpital devaient
nous apporter, mais qui malheureusement sont arrivés tard dans la matinée.
Durant celle-ci, nous avons organisé des olympiades avec les enfants.
Nous n’avons pourtant pas fait toutes les activités prévues, car il
faisait très chaud, et les enfants avaient du mal à se concentrer.
Durant l’après-midi, les enfants ont dessiné, et se sont déguisés
avec de nombreuses gommettes, suivant l’exemple des Sophies !
Puis, Hélène a organisé des relais, activité très appréciée des
enfants ! Francine, coincée à Deva en allant attendre Renata, (la
future cuisinière qui va dorloter Francine pendant 3 semaines), nous a
rejoint chez Rodica, à laquelle nous sommes passées dire au-revoir. Ce
moment passé avec Bunicu, Bunica, Ioana et sa maman, nous a beaucoup
touchées, et nous avons eut du mal à les quitter.
Vendredi 9
juillet. Les Sophies
sont parties seules à l’école, en ayant le privilège de passer leur
voyage en train dans la locomotive, en compagnie des charmants cheminots !
Béné et Mag les ont rejointes à l’école en début d’après-midi.
A deux heures, nous sommes allées chercher des chapelets chez une
famille qui les fabrique. Alexandru et son père nous ont d’ailleurs
offert de jolis bracelets qu’ils ont fabriqué devant nous avec une précision
et une rapidité incroyable. Puis nous avons retrouvé les enfants avec
lesquels nous avons fait des petits moulins en papier, façons française
et roumaine. Puis, à 18 heures, nous avons pu emmener les enfants au
restaurant (une trentaine !), ce qui était une surprise organisée
par Francine, suivie d’une petite veillée jusqu’à neuf heures,
dans la cour de l’école. Le dîner s’est super bien passé, les
enfants étaient ravis et se sont régalés avec les jambons-frites,
pizzas accompagnés d’un coca-cola. Nous avons même tous dansé sur
le fameux air de Liviu Guta, que nous avons tenté d’apprendre durant
tout notre séjour !
La veillée s’est achevée après la lecture d’une histoire, et un
petit moment de pauses photos après des chansons d’adieux…et des
au-revoirs très touchants bien que rapides.
Nous regrettons de ne pas avoir eu assez de temps pour parler davantage
de leurs expériences.
De nouveau les Sofs n’ayant pas tout évacué, avec Francine elles ont
prolongé la soirée jusqu’à 2h30….
Samedi 10
Juillet. Départ
des 4 Filles pour Budapest les deux frères de Sami étaient à l’arrêt
du bus pour les saluer une dernière fois. Retour à Baia de cris, après
avoir fait nos adieux à notre Bouclette trilingue, nous avons pu
discuter avec les toulousaines, revenues de leur première semaine passée
dans les centres.
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Mardi
13 juillet 2004
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Lundi
21 Juin. Nous sommes arrivées vers 10h45 à l’école de Brad, où
les Suisses avaient déjà débuté quelques activités : relais,
jonglage, … mais certaines activités ont dû cesser en raison de
la pluie. Abrités sous les préaux, nous avons donc débuté des
chansons roumaines avec les enfants.
Le soleil réapparu, nous avons mis en place les activités sportives.
L’après-midi, alors que les Suisses s’occupaient de la préparation
de masques auprès des enfants de la Casa de Copii, nous avons organisé
des jeux de ballon avec les enfants du quartier. De plus, Bouclette nous
a donné l’idée de faire, nous aussi, des masques, ce qui a été très
bien accueilli par les enfants.
Pour faire un bilan de la journée et coordonner les activités du
lendemain nous avons retrouvé les Suisses en fin d’après-midi.
Chacun a fait part de ses critiques quant à cette première journée,
ce qui a laissé quelques tensions entre nos deux groupes.
Mardi 22 juin.
Après une journée remplie d’activités sportives et manuelles
(bracelets, masques, foot, basket, portés…), entrecoupée d’une réunion
à midi avec l’ensemble des bénévoles ayant permis d’apaiser les
tensions ressenties dans la matinée, nous avons retrouvé les trois
filles et Francine. Toutes ensemble nous sommes allées au restaurant
pour marquer le retour en France des trois nantaises. Nous sommes allées
à Alba où nous avons pu nous régaler d’un repas complet pour
seulement deux euros par personne.
Durant ce repas, Francine nous a partagé sa journée et nous a fait
part de la situation particulière d’une famille qu’elle aide depuis
quelques années.
Cette famille se compose de 4 enfants et vit dans un deux-pièces ;
la seconde fille a déjà 2 enfants en bas âge élevés par sa mère en
raison de son incapacité à s’en occuper. La mère vient
d’apprendre que son aînée est enceinte et veut procéder à un
avortement. Nous apprendrons, le lendemain que l’avortement n’aura
pas lieu, la mère étant enceinte de 5 mois, Francine envisage donc de
trouver une famille de parrainage pour cet enfant afin de pourvoir à
ses besoin durant ses deux premières années (au minimum).
Après ce dîner nous avons assisté à un concert de rock donné par
les jeunes du lycée. Nous y avons retrouvé les Suisses et les
Roumains. Ce dernier moment avec les nantaises ainsi que le partage
romano-franco-suisse fut très chaleureux. Tout le monde dansait, même
notre Francine !
Mercredi 23
juin. Les deux Sophie et Maguelone sont parties rejoindre les Suisses
pour l’animation. Bénédicte a accompagné Francine à Deva pour le départ
des 3 nantaises. Après leur départ, elles ont été chercher une amie
de Francine. Cette dernière était dans tous ses états car accusée de
détourner des fonds de son association. Elles ont donc passé des coups
de fil avec elle et rencontré la femme qui semble à l’origine de ces
rumeurs. Elles ont ensuite rendu visite à une famille avec laquelle
elles ont partagé un gâteau
pour l’anniversaire d’un des enfants.
Le soir nous avons retrouvé les responsables suisses qui ont fait un
partage du matériel qu’ils avaient apporté entre la casa de copii
et l’école. de plus, ils ont remis une somme d’argent à la
casa de copii destinée à un cours d’activités manuelles et
culturelles (musique…). Une fois par semaine et ainsi que pour
l’achat de fruits dont les enfants manquent. En effet, nous avions
remarqué que les enfants faisaient plus jeunes que leur âge, ceci étant
lié à des carences nutritives.
Par la suite, nous avons rencontré l’inspecteur Mr. Molrav intéressé
par le projet des suisses. Ces derniers souhaitant entre autres mettre
en place une collaboration entre suisses et roumains, grâce à une
cours qui serait intégré au cursus scolaire et nécessitant la
formation des professeurs. Francine a également fait part d’un de ses
projets, qui consisterait à la mise en place d’une formation
de type BAFA (Brevet d’Aptitude aux Fonctions d’Animateur),
dont bénéficieraient les jeunes.
Jeudi 24 juin.
Nous n’étions plus que 4 pour les animations, Bouclette n’étant
pas là ce jour là. L’école nous a semblé bien vide après le départ
de la vingtaine de suisses ! Les enfants de la casa de copii étaient
très tristes, nous avons dû en consoler plus d’un, suite au départ
des suisses qui avaient pris une grande place durant 5 jours au sein de
l’orphelinat.
En fin de matinée, nous avons été ravies de voir trois jeunes
roumains ainsi qu’une professeur d’anglais du lycée ayant participé
aux activités les jours précédents, étant très motivés pour
continuer les animations avec nous.
Nous leur avons donné rendez-vous entre midi et deux. Durant ce moment,
nous avons pu partager les activités françaises et roumaines, et établir
le programme de l’après-midi, ce qui a permis aux jeunes roumains de
gérer seuls certaines activités de ce programme. De plus, leur aide
nous est précieuse au niveau de la traduction puisqu’ils parlent tous
bien anglais.
L’un d’entre eux, Liviu, nous a confié que son rêve était de
travailler avec les enfants, mais étant conscient que ce métier
n’est pas ou peu rémunéré, il a dû se plier aux exigences
paternelles en suivant la voie de ce dernier, il est donc couvreur.
Pour notre part, ne pouvant assurer les animations du lendemain, Liviu
s’est proposé de s’en charger avec un de ses amis.
Avec l’accord de Francine, nous lui avons laissé du matériel.
Vendredi 25
juin. Après une matinée de ménage et de travail pour Francine, nous
sommes toutes les 5 parties à Déva. Après
les courses, ce fut la croix et la bannière pour trouver des billets de
train pour notre retour du 10 juillet, qui se fera par Budapest. Nous
avons été impressionnées par le manque de modernité. En effet, la
guichetière a dû passer environ une demie heure pour remplir à la
main nos quatre billets (c’est là que l’on se dit que la SNCF,
malgré ses grèves, a parfois du bon !). Nous sommes donc ensuite
passées voir les filles de Point Cœur, avec lesquelles nous n’avons
pu discuter longtemps, et nous les avons donc invitées le 6 juillet
chez Francine. Leur groupe se compose de trois filles
de 18 à 24 ans. Nous avons été impressionnées par leur
jeunesse, leur foi et leur engagement. Elles mènent une vie de prière
intense, et une mission d’apostolat par des visites aux familles et
l’accueil d’enfants pendant l’après-midi. Après la messe nous
sommes allées dîner chez Attila, un très vieil ami de Francine, et de
l'oncle de Sophie. Nous y avons trouvé une famille très accueillante,
marquante par sa sérénité.
Samedi 26 juin.
Après avoir dormi chez Attila, nous avons pris le bus de 6h 30 qui nous
a mené à Cluj. Nous nous sommes baladées dans les rues en passant par
le marché où nous avons trouvé aussi bien des poussins, des roues de
vélo en passant par des chaînes hi-fi et des fromages, sans oublier
les rouleaux de papier toilettes, à l’unité bien sûr... ! Nous
avons visité l’église romano-catholique Saint Michel datant du 14ème
siècle, très sobre d’intérieur, et d’extérieur magnifique. Nous
avons ensuite visité le musée de l’art, qui nous a permis à toutes
de découvrir et d’apprécier la peinture roumaine qui nous était
inconnue.
Le contraste d’architecture entre les bâtiments modernes et de jolies
maisons colorées est frappant, tout comme la pollution de la rivière,
ainsi que les feux décomptant les secondes restantes de priorité,
aussi bien pour les piétons que pour les voitures. Nous avons un mal
fou à trouver notre lieu d’hébergement où nous étions attendues,
grâce à Francine. En effet, chaque roumain que nous interrogions nous
donnait une direction différente dans un langue différente. Nous
sommes enfin parvenues au monastère des jésuites, au numéro deux
d’une rue qui n’existe plus ou pas, au bout d’un chemin de terre
surplombant la ville. Cette localisation nous a permis d’admirer les
contrastes entre les montagnes et les barrières d’immeubles logées
au creux de la vallée. Reçues comme des reines, nous éprouvons néanmoins
des difficultés pour communiquer avec les groupe d’allemands
présents, dont nous ne maîtrisons pas la langue. Nous avons enfin
rencontré le contact de Francine dont elle parle depuis si longtemps :
Traïan.
Dimanche 27
juin. Après une messe en roumain (ça change du hongrois, mais on ne
comprend pas mieux!), nous sommes allées visiter le jardin botanique, où
nous aurions bien passé le reste de la journée, tant il était agréable !
Impressionnées par l’église orthodoxe, et notamment par les petites
cellules dans lesquelles les fidèles viennent brûler leurs cierges et
où il fait une chaleur étouffante.
Nous avons ensuite eu le temps de flâner quelques heures dans la ville,
avant de goûter les pâtisseries typiques et de reprendre notre car.
Lundi
28 juin. Une journée
d’animation classique avec quelques rebondissements dus à des problèmes
de communication. Nous nous sommes fait enfermé au premier étage de
l’orphelinat, la directrice croyant que nous étions déjà parties.
Heureusement les enfants nous attendaient déjà et ont entendu nos
appels au secours et sont vaillament venus nous délivrer, riant aux éclats.
Le soir nous sommes allées chez le padre pour fêter l’anniversaire
de Cathy, la secrétaire de la paroisse. Elle nous a préparé une spécialité
à base de pommes de terre et de grillades. On a aussi pu apprécier le
vin roumain très fruité. Ce fut une soirée très sympathique et
pleine de fous rires. Malgré l’obstacle des trois langues : français,
hongrois et roumain, nous avons quand même pu avoir des discussions sérieuses.
Mardi
29 juin. Sophie
de V. accompagnait Francine à Cluj pour emmener M. Rata à l’hôpital.
Il a eu un accident de travail il y a trois ans et demi. En effet
celui ci travaillait à l’aide d’une vrille pour explorer les sous
sols et son pantalon a été pris dans cet engin lui broyant une jambe
entière et une autre partiellement. Ce monsieur et sa famille composée
de trois enfants habitent au deuxième étage d’un immeuble sans
ascenseur, ses seules sorties étant donc seulement pour aller à l’hôpital.
Il fallait aller faire vérifier son pansement et éventuellement
l’hospitaliser en orthopédie à Cluj. L’ulcère se refermant, une
greffe d’un os est envisageable pour septembre, la prothèse pour mars
2005. Puis elles ont rencontré un ami de Francine qui est philosophe et
qui a une vision très pessimiste de l’avenir des jeunes en Roumanie,
c’était très intéressant.
Les trois autres filles ont fait de l’animation toute la journée :
les enfants ont beaucoup aimé la balle au prisonnier, la marelle,…
Nous avons ensuite retrouvé Liviu, Adi (un de ses amis) et Diana dans
un bar et nous avons entre autres discuté des animations du lendemain.
Mercredi
30 juin. La
découverte des mikados par les enfants les passionnent, même les plus
agités sont capables d’une concentration impressionnante face à ce
jeu. L’après-midi nous avions décidé de leur faire nettoyer la
cour. Pour que ce soit plus attrayant nous les avons répartis en quatre
équipes différenciées par du maquillage, ce qui a beaucoup plu. Nous
appréhendions la réaction des enfants quant à cette tâche mais dès
que la distribution des sacs poubelles a été faite les enfants se sont
précipités aux quatre coins de la cour pour ramasser le plus
d’ordures possibles pour faire gagner leur équipe. Ce jeu
s’inscrivait dans un essai de sensibilisation au problème de la
pollution. Nous avons remarqué que depuis cette activité certains
enfants font l’effort d’aller jusqu’à la poubelle pour jeter leur
papier. Cette expérience serait donc intéressante à renouveler.
Après un grand football inter-équipes, nous avons préparé un goûter
pour les enfants composé d’un verre de lait chocolaté et d’une
banane. Francine nous a ensuite présenté les quatre institutrices du
soutien scolaire dont Elena qui va travailler avec nous. A cette
occasion elle leur a remis leur salaire du mois en main propre et en
liquide.
Jeudi
1er juillet. Nous
avons découvert le grand marché de Brad avec beaucoup de stands de
friperie posés à même le sol. Nous avons joué aux touristes et nous
avons les fameux fouets pour monter les blancs des œufs en neige dont
nous avons entendu parler. La matinée d’animation a été très
difficile à cause de la chaleur à laquelle nous ne sommes pas habituées.
Heureusement Bouclette a proposé une activité manuelle à l’ombre :
faire des pompons. L’après midi nous avons proposé des dessins et
des perles et avons été étonnées de voir que même les grands garçons
de 15/16 ans étaient ravis de dessiner et s’amusaient de faire des
bracelets. Un bon dîner de crêpes a terminé cette journée.
Vendredi
2 juillet. La
journée a mal commencé sous la pluie. Nos activités ont donc débuté
dans la classe avec peu d’enfants : jeux de cartes, chants,
mikados,… Puis, la pluie cessant, un atelier de jonglage a débuté à
l’extérieur. Il y avait
beaucoup de va-et-vient entre l’intérieur et l’extérieur quand
Sophie de V. s’est rendue compte de la disparition de son téléphone
portable qui était dans son sac, exceptionnellement allumé dans
l’attente de nos résultats de partiels. Liviu a alors appelé la
police et nous avons été très choquées par leur attitude : ils
se sont acharnés sur trois enfants tziganes voulant procéder à un
interrogatoire à l’ombre de nos regards. Ils étaient verbalement
agressifs avec ces enfants et nous avons pu voir à quel point la ségrégation
était entrée dans les mœurs ici. Nous avons dû insister pour que les
autres enfants soient aussi interrogés, et cette fois ci nous avons
obtenu facilement le droit de notre présence pour le
pseudo-interrogatoire.
Nous avons été vraiment attristées de ce vol car nous avons créé
des liens avec ces enfants et avons été déçues par leur attitude. Nous
avons donc pris conscience de notre naïveté. L’après-midi nous
avons quand même repris les
activités mais le cœur n’y était pas, le portable non plus !
Nous avons aussi été surprises par l’attitude des enfants qui tous
se justifiaient comme si nous les accusions individuellement. Certains
enfants tout de même touchés par notre déception nous ont raccompagné
jusque dans le centre et nous avons également pris conscience de notre
attachement à ces enfants que nous quitterons déjà dans une semaine.
Nous avons pris un car pour Deva où nous passons la nuit chez une amie
de Carmen. Nous avons reçu un accueil très chaleureux au sein d’un dîner
entre amis. La « tsuca » et le vin aidant, nous avons passé
une soirée très animée chez des Roumains fort sympathiques.
Samedi
3 juillet. Après
deux heures de car, nous arrivons à Sibiu en début d’après-midi et
découvrons avec ravissement cette charmante ville. Nous avons pu voir
la grande place, les fameux yeux des toits (sortes de fenêtres dans la
toiture ayant la forme d’un œil), le grand marché, les jolies
petites rues piétonnes, et nous avons pu admirer l’homogénéité des
couleurs du haut d’une grande tour. Nous avons ensuite fêté
l’anniversaire de Béné dans un restaurant folklorique où nous avons
dégusté des sarmale apportés par des serveurs en costumes
traditionnels au son de la musique typique.
Dimanche
4 juillet. Une nuit passée
dans d’agréables bungalows
à quelques kilomètres de Sibiu, nous a permis de nous reposer avant
d’aller visiter le musée de la civilisation. Ce musée en plein air
nous a fait découvrir les
habitations typiques et les différentes techniques artisanales de toute
la Roumanie. Certains métiers exposés ne sont malheureusement plus
d’actualité aujourd’hui. Nous sommes ensuite allées visiter le musée
de l’art. Puis, après quelques détours au gré des ruelles et de
notre inspiration, nous avons repris notre car. Francine est venue nous
chercher à Brad accompagnée des quatre toulousaines qui viennent pour
un mois afin de mettre en place des ateliers de psychomotricité dans
des centres d’accueil pour handicapés. Un dîner au restaurant nous a
permis de faire plus ample connaissance autour d’un cascaval pané !
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Mardi
22 juin 2004
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Lundi 7 juin.
Nous sommes allés à la mairie (bureau de
Lavinia, responsable du projet Europe) Brad pour préparer l’arrivée
des Suisses qui arriveront vendredi 18 juin.
Mardi 8 juin.
Nous sommes partis dès 8h00 direction
Sibiu dans le centre de la Roumanie. Cette ville est très colorée de
par ses maisons. Nous avons visité l’église orthodoxe où les
rituels sont différents, les croyants prient à genoux. Lorsqu’un
enfant vient au monde il doit être baptisé sous 6 semaines et la mère
ne peut y assister car elle est impure, c’est très choquant car nous
pensons que cet événement est important pour une mère et la famille. |
Présentation des
filles de l’IREO de Bressuire
Nous sommes 3 filles, étudiantes
à l’IREO de Bressuire. Nous suivons une formation BTS Services en
Espace Rural par alternance. Cette formation s’ouvre sur 3 champs
professionnels qui sont le développement local, le service aux
personnes et le service aux entreprises. En première année, nous
effectuons un stage dans chaque domaines professionnels plus un stage en
Europe et dans les pays adhérents comme la Roumanie.
Il s’agit d’un stage validé à l’examen. |
Les femmes n’ont pas
le droit d’aller dans l’iconostase, lorsqu’elles sont indisposées
elles peuvent assister à la messe mais doivent rester tout derrière.
Pour nous, c’est un acte de discrimination.
Puis, nous sommes partis à Sighisoara, à l’entrée de la ville nous
avons trouvé un "magnifique" camping avec des insectes à
l’intérieur, des trous aux portes, le sol qui s’effondrait un peu
et des toilettes insalubres avec l’eau coupée à 8H00 du matin.
Nous avons visité la citadelle qui est vraiment très belle de par son
architecture, nous avons pu arpenter des petites ruelles où se mélangent
commerçants et artisans locaux.
Mercredi 9 juin.
Nous ne nous sommes donc pas attardés
dans le camping et nous avons pris la route pour Tirgu Mures. Il
s’agit d’une grande ville avec une très belle architecture, composée
d’une grande place qui délimite les deux rues principales de la
ville, il s’agit d’une ville animée. Puis direction Campulung où
nous avons séjourné chez le père Francis, étant un ami de longue
date de Francine. Lui et la sœur qui l’accompagne nous ont accueillis
chaleureusement. Nous avons goûté à la spécialité roumaine qui est
le Sarmalé. Après le repas, la sœur a pris le temps de nous donner la
recette.
Jeudi 10 juin.
Nous avons visité différents monastères,
celui de Moldavitsa, Sulcevista et Brâsana. Nous avons remarqué une
architecture commune avec des peintures reflétant la bible sur les façades
qui étaient peints par les moines pour les personnes qui étaient
illettrées (pour les 2 premiers monastères.) Celui de Brâsana est récent,
il ne date que de 1995 et continue de construire.
Nous avons vu un grand décalage car la population donne beaucoup
d’argent pour faire de belles églises et de beaux monastères qui
sont vraiment faramineux alors qu’ils n’ont même pas de quoi se
nourrir et vivre quotidiennement.
Dans ces monastères, nous avons pu acheter des œufs vidés et peints
à la main par les gens des villages. La tradition veut qu’à Pacques,
l’on offre des œufs aux personnes que l’on apprécie.
Une fois notre visite terminée, nous nous sommes mises à chercher un
lieu pour dormir quand nous avons trouvé la pension agro-tourisme de
Ioana qui est une femme avec un diplôme d’ingénieur agronome. Elle
est partie en Italie une année pour faire des ménages où elle a du être
mal traitée car elle était très émue en nous en parlant. Nous avons
été très bien accueillis, elle nous a fait un repas somptueux en
seulement 1h30.
Vendredi 11 juin.
Nous sommes partis à 9H00 et Ioana nous a
conseillé d’aller voir un moulin où l’on produit de la Tuica
(alcool local) et qui sert de lavoir pour laver les tapis. C’est
impressionnant car avec le courant de l’eau, cela permet de les laver.
Ensuite, nous sommes partis à un village d’artisans. Nous nous sommes
arrêtés pour voir un sculpteur sur bois lorsque qu’un homme un seau
à la main et un peu loufoque nous demande un euro pour la visite, nous
pensions que c’était le propriétaire de la maison et nous avons donc
donné 40 000 lei (1€). Celui-ci est parti avec notre argent comme une
flèche et nous sommes restés toute couac.
Nous ne nous sommes pas arrêtés sur cela et nous avons été à Siguet
où nous avons visité le mémorial. C’est une ancienne prison où était
enfermés les intellectuels et les personnes opposées au parti
communiste.
C’était impressionnant et vraiment très parlant, réaliste et riche
en informations. Cela nous a permis de mieux comprendre l’histoire de
la population roumaine. En ce moment, il y a les élections municipales
en Roumanie, et nous avons appris que le parti communiste était passé
haut la main dans cette ville avec 78% des voix. C’est très aberrant,
quand on voit ce que ce peuple a pu subir.
Il y a déjà 14 ans que la révolution a eu lieu et que la population
roumaine est "libre" mais ceux-ci se relèvent difficilement,
peu d’entre eux prennent des initiatives. Certains jeunes sont
pessimistes face à leur avenir car beaucoup partent à l’étranger
pour travailler.
Puis, nous sommes partis voir le cimetière de la joie, un homme a
personnalisé les tombes à partir du métier et de la vie de chacun,
ces effigies sont peintes et sculptées et on dénote un certain
penchant pour le bleu.
Après le déjeuner, nous avons pris la route du retour n’ayant pas
trouver d’hébergement pour la nuit, ce fut long surtout pour Francine
qui conduisait.
Samedi 12 juin.
Nous avons déchargé la voiture, tout
remis en place et nous avons fait du ménage. On a été voir Corina,
professeur de français/roumain au lycée de Brad, elle nous a raconté
comment elle avait vécu la période de communisme, c’était vraiment
très restrictif et ne donner aucune liberté à la population.
Par exemple, une famille n’avait droit qu’à 5 œufs par mois.
Dimanche 13 juin.
Nous avons visité le monastère et l’église
de Baïa de Cris où étaient enfermés les Franciscains à l’époque
du communisme, le monastère a été très bien restauré et accueille
maintenant des groupes.
Nous avons aussi fait du rangement dans les cartons pour faire de la
place car les jeunes commencent à arriver et qu’il faut faire de la
place pour les recevoir.
Nous nous sommes aussi promenés à Baia puis nous avons pris un repos
bien mérité.
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Samedi
12 juin 2004
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Lundi 24 mai.
Je suis passée à la banque et j’ai payé les impôts à la trésorerie.
J’ai visité Maria, cette dame de 54 ans a une sclérose en plaque,
elle m’a choisie pour être sa marraine de confirmation le 3 juin.
Florin s’occupe dans le jardin.
Mardi 25 mai.
J’ai fait du courrier.
J’ai eu la visite de la responsable de l’assurance pour l’accident
que j’ai eu il y a quelques semaines, j’avais dépensé 7.790.000
lei, j’ai été remboursé 7.700.000 lei, c’est super.
Mercredi 26 mai.
Je
suis allée discuter avec Dana des problèmes des ados de notre
quartier. Beaucoup ne fréquentent pas l’école, ils préfèrent aller
aider dans les jardins, ce qui leur fait un peu d’argent de poche.
J’ai rencontré la vieille dame qui s ‘occupe de sa petite
fille, elle m’a confié ces problèmes. Je suis allée à l’école
apporter les salaires, voir les enfants. Ceux de quatrième classe vont
passer l’examen de mathématiques et de Roumain pour entrer au collège.
Dans la soirée, après discussion avec Florin et lui avoir expliqué
que la solution n’est pas de rester chez moi, il est parti (j’avais
le cœur serré de savoir qu’il allait dormir dehors.)
Jeudi 27 mai.
Rangement
sérieux pour l’arrivée des jeunes.
Vendredi 28 mai.
Départ
de Baia à 6H30 avec Bouclette, passage à la paroisse où nous avons
rempli la voiture ainsi que celle de Joseph, direction à l’Est de la
Roumanie, 350 km où a lieu un pèlerinage en l’honneur de Marie, y
participent 300 000 personnes du monde entier de langue hongroise. Le
soir, nous avons été accueillis dans des familles.
Retour
samedi soir à minuit.
Dimanche 30 mai.
15H30, arrivée à Deva d’Aline, d’Isabelle et d’Anne-Sophie de
l’institut rural de Bressuire (79).
Lundi 31 mai.
Départ 12H00 pour Deva, visite aux françaises du Point Cœur. Elles
ont une vie de prières, les après-midi, deux jouent avec les enfants
du quartier chez elles et les deux autres partent en visite dans des
familles très pauvres notamment hongroises et tsiganes qui vivent dans
des bidonvilles.
Carmen nous a rejoint au restaurant et elle a expliqué aux filles le
travail qu’elle a entrepris avec des femmes sans emploi.
A la maison des cultures avait lieu un spectacle des centres de
placement du département de Hunedoara car le premier juin, c’est la fête
des enfants en Roumanie.
Mardi 1 juin.
Les filles prennent le train avec Bouclette pour se rendre à l’école
où nous sommes attendus, les enfants ont préparé des poésies, des
chants, on leur offre un goûter.
Visite de la maison d’enfants, madame Veronica nous a offert des gâteaux.
Mercredi 2 juin.
Les filles ont mené des activités auprès des enfants.
Jeudi 3 juin.
Confirmation
à la paroisse, je suis invitée à manger avec l’évêque et quatre
autres personnes. Les filles sont allées à l’école, elles ont fait
les activités à l’intérieur parce qu’il pleuvait.
Vendredi 4 juin.
Départ 6H45 avec Rodica Rata et le plus jeune de ses fils, direction
l’hôpital de Cluj. Costica est hospitalisé depuis un mois, il est
saturé des conditions… Je le laisse avec sa femme.
Avec les filles, nous avons visité cette ville qui a une architecture
Austro-Hongroise, des bâtiments magnifiques, beaucoup de contrastes,
ville animée, dû aux nombreux étudiants.
Retour à l’hôpital, Costica a eu son billet de sortie pour 3
semaines, donc retour à Brad, des voisins l’ont monté au deuxième
étage.
Samedi 5 juin.
J’ai
fait du ménage pendant que les filles étaient parties à Deva faire du
shopping.
Dimanche 6 juin.
Dans
la semaine Florin avait repris contact avec moi et désirait me
rencontrer sur son lieu de vie. Il a trouvé du travail dans une firme
de bois qui exporte aux allemands et aux italiens. Il travaille dans la
forêt de 7 H00 à 10H00 du soir, le patron a mis à sa disposition une
vieille caravane, nous lui avons apporté des draps, couvertures,
savons, shampooing… Il ne connaît pas encore le montant de son
salaire, il est à l’essai pour un mois. Il avait le moral, espérons
que ça continue.
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Jeudi
27 mai 2004
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Vendredi
14 mai. Je
vais à l’école, les enfants qui ont commencé les premiers, il y a 3
ans, le soutien scolaire terminent le primaire. Ils vont passer au collège.
Avec Camélia nous faisons l’évaluation de ce travail :très
positif, il a permis à ces enfants d’atteindre le niveau des autres.
Dans
les autres classes nous avons des situations familiales misérables, ces
enfants ne mangent que du pain, père en prison mère avec des enfants
de plusieurs hommes, certains enfants ont peur de rentrer à la maison.
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Francine
nous écrit toutes les semaines pour nous tenir informés de son
activité. Ne restez pas passifs, Appelez-là pour lui
communiquer vos commentaires.
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Portable roumain : 00 40 724 100 954
Téléphone : 00 40 254 682 309
E-Mail : speranta31@wanadoo.fr
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Samedi
15, à
17h30, nous rendons visite avec Bouclette à Rodica, son mari a été opéré
hier, je téléphone régulièrement au chirurgien. Pendant notre visite
une voisine est venue me voir pour sa nièce, handicapée de 6 ans
trisomique 21, sourde, aveugle. Bien sûr que la maman de cette fillette
doit obtenir une carte de travail et l’allocation tierce personne, il
faut toujours se battre, si je peux donner un coup de pouce.
Lundi
17 mai. J’ai
retiré de l’argent à la banque : faire un chèque en Roumanie
est un fastidieux travail : sans rature, inscrire tout à la bonne place,
signer sur la bonne ligne, derrière indiquer exactement les dépenses,
pour moi chaque chèque est un stress…
Je
suis allée à la mairie pour discuter de la famille Gaspar : Bella,
enceinte de 8 mois a perdu la pièce qu’elle occupait avec son ami, sa
mère Yolande porte tous ces problèmes. L’assistante sociale
m’invite à l’audience du maire mercredi. Je me rends dans la
famille car Yolande est sortie pour la journée du sanatorium, nous
discutons sérieusement de son budget : leurs dettes, leurs revenus.
Je lui annonce que mercredi nous irons payer les dettes, qu’une
famille de France et leurs amis ont recueilli la somme, elle me fait répéter
et verse quelques larmes…
L’après-midi
j’ai écrit….
Mardi
18 mai, 6h30
Bouclette m’accompagne, nous partons à Cluj. A Brad nous prenons
Rodica, Gabriel son fils de 6 ans, Adella vient aussi avec nous,
elle a de gros problèmes de santé, elle doit voir son chirurgien et
n'a pas les moyens de s’acheter le billet de train. Elle profite de la
voiture.
Costica
a été opéré, le professeur m’explique la suite des soins qui
dureront encore au moins trois semaines. Les conditions
d’hospitalisation sont rustiques, rappelez-vous il y a 50 ans chez
nous, avec la différence que sur les parkings se trouvent : des BMW,
des MERCEDES, des AUDI... Les professeurs sont performants et se
tiennent au courant par des stages à Bucarest ou à l’étranger.
Avec
Bouclette nous allons en ville, elle est très animée, beaucoup d’étudiants,
je l’aime.
En
repartant nous passons à l’hôpital de rééducation où nous
rencontrons un docteur prothésiste, je lui parle de Costica, je désire
connaître la procédure d’hospitalisation, de fabrication et
d’adaptation à la prothèse. Ce docteur nous explique la procédure et
me donne le n° de son mobile où nous pourrons l’appeler dès que
Costica sortira de l’hôpital orthopédique.
La
route est dangereuse, beaucoup de camions étrangers qui roulent très
vite et se permettent des écarts….
De
retour à Brad nous fêtons l’anniversaire de Joseph, Bouclette et moi
sommes invitées à manger.
Mercredi
19, 9h
visite au centre de placement. Madame Véronica me fait une invitation
pour le 1er juin, c’est la fête des Enfants, tous les
centres de placements se retrouvent à Deva au centre Culturel où ils
présenteront des danses folkloriques.
Je
vais chez Yolande, ce matin à la 1ère heure est venu
l’adjoint au maire, il est revenu sur l’ordre donné de mettre dehors
de son logement Bella, ce problème est réglé.
Avec
Yolande nous partons payer les dettes de l’appartement. De suite après
elle va à la mairie pour faire une demande pour acheter son logement
elle paiera moins cher qu’en location, il faut acheter 2 compteurs
d’eau ils feront des économies tout n’est pas réglé mais je crois
qu’on avance. Ce soir Yolande retourne au sanatorium avec le
sourire.
Jeudi
20, 9h
l’assistante sociale de la ferme m’annonce que Florin a fait des bêtises
et qu’elle ne peut plus le garder. Pour moi le problème c’est que
depuis 4 mois 1/2 ces jeunes adultes issus de la rue ou des maisons
d’enfants (sans éducation, violents…) sont seuls, sans éducateurs,
sans adultes sur place. Le projet est vraiment à saluer et surtout nécessaire
pour ces centaines de jeunes majeurs qui sont dans la rue n’oublions
pas que les froids sont présents dès octobre jusqu’en avril et les
températures peuvent descendre plusieurs jours à –20°.
J’ai
été invité à manger chez une voisine.
A
22h30 arrive Florin il n’est pas très à l’aise, ne mange pas, nous
discuterons plus tard.
Vendredi
21. Grande
discussion avec Florin, il désire posséder une petite ferme, faire des
légumes et avoir quelques animaux, mais il n’a rien que les vêtements
qu’il a sur lui. Quand il partira de chez moi il sera dans la rue ne
sachant où dormir, où manger, pour moi c’est difficile mais je l’ai
déjà placé deux fois dans des fermes et à chaque fois ça dure 2
mois, 10 mois…
A
11h avec Rodica nous allons à Deva, j’ai reçu 60£ pour une peintre
de 38 ans qui a perdu son mari il y a 5 ans. Elle a une fillette de 8 ans
et sa maman est gravement malade, c’est une Dominicaine de Dijon qui l’a
connue lors d’une exposition d’icônes, elles ont échangé du
courrier.
J’ai
été interviewée par une journaliste sur le travail de l’association
effectué sur Brad.
Gaby
Cuipé ancien directeur de la protection des enfants a un de ces voisins
qui s’est cassé la jambe je lui ai porté un fauteuil.
Ensuite
nous nous sommes rendues dans une grande surface ouverte la veille,
c’est un supermarché de chez nous quel contraste ! !
j’ai vu du camembert Président, les même qu’en France...
Samedi
22, avec
Bouclette, Joseph et Caty nous sommes invités à un pique-nique chez
Marinella médecin chef du service interne de l’hôpital de Brad, repas
très sympa, beaucoup de discussions politiques sur l’entrée possible
de la Roumanie en Europe en 2007 ? ? ?
Dimanche
23 mai, repas
chez les parents de notre comptable.
Florin
est toujours à la maison il s’occupe dans le jardin, met un coup de
peinture par ci répare la barrière par-là….
Où
va-t-il aller ? quel est son avenir ? ? ?
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Jeudi
20 mai 2004
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J’ai
omis de vous raconter un fait qui s’est déroulé le 27 avril :
la mère de Rodica s’est cassé le pied fin janvier, à l’hôpital
on lui a mis un plâtre, elle demande l’ambulance pour rentrer chez
elle : <vous n’y pensez pas ! l’ambulance n’est pas un
taxi>. Elle s’est enlevé le plâtre six semaines après, et le 27
avril elle décide de faire des analyses, donc je la conduis au
dispensaire pour avoir la prescription du médecin de famille, puis nous
partons à Brad au laboratoire. L’infirmière nous explique que nous
sommes à la fin du mois et qu’il n’est pas possible d’avoir les
soins gratuits. Tout a été utilisé depuis le 20, revenez début du
mois prochain ! Je demande si on peut lui payer 500.000 lei, cette dame
perçoit 2.000.000 lei par mois.
Mardi
4 mai,
grand jour pour la famille Rata nous allons hospitaliser Costica à Cluj,
deux hommes de la mairie ont descendu Costica du 2ème étage
c’est super ! A l’hôpital le chirurgien nous reçoit et
explique à Costica la procédure des soins, de l’opération de sa
jambe droite.
Carmen
nous a accompagné à Cluj car elle doit acheter des fournitures pour
son atelier de poupées folkloriques. Il fait lourd nous arrivons à
Brad vers 19h je suis fatiguée encore 420 km dans la journée. Deux
familles m’attendent avec leurs problèmes : l'une avec un enfant
très handicapé, l’autre pour des ados.
Mercredi
5
je reste à la maison toute la journée, j’écris aux jeunes
qui viendront cet été, un peu de ménage et de rangement.
Jeudi
6
à 7h30, je prends rendez-vous avec le Directeur Général de la
protection des enfants du département (la DASS). Il nous recevra vers
11h avec Adrien Pintea. Tout d’abord je veux me présenter, parler de
l’action menée par l’association depuis 1997. Je demande la
permission pour que 4 étudiantes en 2ème année de
psychomotricité de Toulouse puissent passer un
mois dans 2 établissements d’enfants présentant différents types
d’handicaps, ce travail pourra se renouveler.
Ensuite
j’ai eu une demande d’une secrétaire de la direction pour que sa
fille vienne se joindre aux jeunes en juillet, dès que possible je la
rencontre.
Vendredi
7,
je pars à 7h pour prendre Adrien (responsable de plusieurs
centres de placement d’enfants handicapés, physiques, mentaux)nous
allons à Vulcan au sud du département prendre contact avec la
directrice du centre, voir dans quelles conditions seront reçues les
jeunes Françaises : 3 grandes maisons neuves ouvertes depuis
octobre dernier reçoivent 24 enfants internes et 11 externes, ces
enfants proviennent d’un hôpital psychiatrique indescriptible qu’on
appelait "irrécupérable", déjà des dessins, des objets, décorent
les salles, on voit dès le premier coup d’œil que ces enfants sont
pris en charge.
Samedi
8 dans
la soirée nous avons visité avec Bouclette Rodica et ses enfants.
Lundi
10 je suis partie en Hongrie, j’ai un de mes amis qui est prieur du
couvent des Dominicains à Sopron, 100 km de Vienne, mercredi nous
sommes allés jusqu’en Tchéquie,
donc nous sommes passés par l’Autriche, la Slovaquie, je peux vous
assurer que la différence avec la Roumanie est immense.
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Dimanche
9 mai 2004
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Lundi
26 à Brad, j’ai payé les
factures du radiateur, du garage. Les impôts à la banque et à la trésorerie.
Puis j’ai passé une heure avec Véronica pour lui expliquer comment
on établit un budget car si elle s’enfonce dans les dettes, elle perd
tout.
A Baia, Rodica étant la
responsable des donations, elle a préparé des vêtements, des draps,
des serviettes, que nous sommes allées porter à l’hôpital.
Mardi
vers midi, direction
soutien-scolaire, dans la 2ème classe Sami, 8 ans, me préoccupe,
il fait des bêtises à la maison, à l’école….il dit vouloir une
autre Maman. Je pense qu’il aurait besoin d’une aide psychologique.
Après
les devoirs les enfants vont dans leur salle d’activités avec
Bouclette, elle essaie toujours d’innover, en ce moment ils sont
heureux d’avoir un nouveau jeu le loto et ils reçoivent un petit
cadeau.
Avec
Bouclette nous avons visité deux familles : la 1ère
une grand-mère de 63 ans, sa fille a disparu depuis 8 ans en laissant
deux fillettes, l’aînée vit avec elle, 17 ans Daciana, l’autre est
chez son père. Cette grand-mère perçoit 1.500.000 lei = 30,75
€ par mois pour aller au lycée, le bus coûte 360.000 lei, cette
jeune fille a de bons résultats scolaires, nous lui paierons la navette
et offrirons les fournitures scolaires.
L’autre
famille c’est aussi une grand-mère de 73 ans qui nous reçoit.
Sa belle fille est décédée, son fils est berger à 100 km
d’ici, il ne peut s’occuper de Cosmin, 18 ans, inscrit au lycée
professionnel. Il était auparavant à l’hôpital psychiatrique, l’école
ne lui plaît pas mais aussi il n’a pas le niveau, il rend service en
faisant du jardinage pour l’un et pour l’autre.
Mercredi
ma voiture pleine de vaisselle, de chaussures, de vêtements je pars
pour la ferme où est Florin, c’est à 200 km vers le sud. Auparavant
je vais porter les factures à l’assureur, locaux super luxueux, je
devrais être remboursée dans les 15 jours.
J’arrive
à la ferme vers 13h je ne vous explique pas comment est la chaussée,
des trous de toutes les dimensions.
Florin
arrive de chez le dentiste il est en forme, bonne mine. Ils sont 8 jeunes
gens et 1 jeune fille, tous majeurs, issus des orphelinats ou de la rue,
dans la journée une dame s’occupe d’eux, le week-end l’assistante
sociale et le président les encadrent, je trouve que cela est très
juste pour des jeunes difficiles. Les champs et le jardin sont travaillés,
ils ont des volailles, cochons, biquettes et une génisse. Florin
revient avec moi à Baia, il est intarissable il me raconte, je ne peux
l’arrêter, nous nous étions pas vus depuis octobre.
Jeudi,
Florin a nettoyé le jardin, il est heureux d’être à Baia. Je suis
allée payer les salaires et j’ai appris une mauvaise nouvelle :
Yolande a été hospitalisée au sanatorium de Brad.
Je
suis passée à l’hôpital pour porter 3 cartons de médicaments,
j’ai discuté avec mon amie docteur Marinella.
J’ai
rencontré à la mairie Lavinia pour la venue des Suisses en juin.
Il
était 15h30 quand nous nous sommes mis à table Laurel, Florin et moi,
les échanges furent sympas, les garçons étaient ensemble à
l’orphelinat. Je me suis vraiment aperçue des progrès que Florin a
faits depuis 10 mois.
Vendredi
Florin doit faire des démarches à Deva. Moi je dois rencontrer
Dana, elle habite dans le quartier de l’école à Brad, connaît
beaucoup d’ados. j’ai discuté 2h avec elle. Comment aider ces
jeunes pour qu’ils fréquentent l’école ??? Toutes les deux
nous sommes montées au sanatorium, Yolande n’a pas le moral, elle a
laissé toute la famille à la maison, elle nous a décrit ses
conditions, ils n’ont que du chou à manger, dans les chambres il fait
très froid.
Beaucoup
de jeunes sont en phase terminal sans visite.
Souvent
je me demande comment ce pays va pouvoir se tenir debout…
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Vendredi
30 avril 2004
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Les 14-15-16
Rodica, Camélia et moi sommes allées faire les cartons dans le garage
pour le centre de placement, le soutien-scolaire, des familles, la
maison des personnes âgées de Baia, le dispensaire, la ferme où réside
Florin.
Samedi j’ai
conduit une famille à Cluj, ils avaient beaucoup de bagages, un bébé
d’un an. Sur la route j’ai eu un peu peur, une voiture en face a
effectué un dépassement très très dangereux.
Mardi 20
j’avais rendez-vous avec les institutrices pour faire le point sur la
nécessité du soutien-scolaire : les résultats sont positifs, les
autres institutrices ont constaté les progrès des enfants. Je leur ai
parlé des congés, chacune a choisi sa période en alternance, elles
viendront cet été avec les jeunes pour traduire mais aussi pour
apprendre nos méthodes d'animation.
Ensuite visite avec
Bouclette dans une famille : 2 garçons 2 filles. Attila 15 ans, vu le
nombre d’absences à l’école, a été renvoyé, il était même
question qu’il soit placé. Il a une chance, a été mis en place au
lycée professionnel des formations : mécanique auto, électricien,
couturière, cuisinière… pour ces ados en difficulté scolaire. Son
frère 17 ans suit la même formation mais ils y vont en alternance car
l’argent pour l’autobus manque. La sœur aînée devrait avoir du
travail début mai, l’autre sœur a 19 ans, débile, s’est fait
faire une jolie petite fille, Rosie, 2 ans. Ce sont les grands-parents
qui l’élèvent. De nouveau cette jeune femme est enceinte d’un
petit garçon qui naîtra dans deux mois. Yolande la grand-mère est épuisée,
elle fait les 3/8 dans un atelier de confection italien, elle a toute la
maison à charge sans machine à laver, sans frigidaire, 2 pièces pour
tout ce monde. Le père travaille dans le bâtiment, pendant l’hiver
il ne touche pas le chômage technique cette famille est en très grande
difficulté financière.
Ensuite nous avons
apporté a une dame qui a eu un cancer du sein des prothèses, elle
connaît d’autres dames de Brad et c’est elle qui fait le relais.
Ayant constaté que 4
cartons venus de France étaient à moitié pleins, cela n’avait pu être
fait qu’entre Cluj et Baia, j’ai appelé le chauffeur qui rapidement
est venu à Brad s’expliquer. Il voulait m’offrir des cadeaux mais
ne m’a pas rapporté ce qu’il avait volé. Il m’a promis que le
prochain transport serait gratuit, il ne voulait pas que je le dénonce
car il a besoin de travailler, il a fait 420 km pour s’excuser.
Mercredi je pars
à 7h45. A hauteur du cimetière de Baia, j’avais devant moi une
Traban qui a perdu sa roue droite arrière, je n’ai pu l’éviter et
j’ai roulé sur elle avec ma roue avant droite, ce qui a provoqué immédiatement
une fuite à mon radiateur. Pour le propriétaire de la Traban ce n’était
qu’un tuyau de crevé. J’ai pris son nom et son adresse, j’ai fait
du stop et avec mon ami Joseph nous sommes allés chez le garagiste qui
m’a emmenée à la police qui n’avait pas le temps de suite pour
faire le procès verbal.
Question : est-il assuré ?
Avec Joseph nous allons
à l’orphelinat des bébés avec du lait, des peluches, des vêtements.
De retour à Brad,
commande du radiateur qui arrivera vendredi de Hongrie.
Nous allons à la
police, le type présente sa carte d’identité avec à l’intérieur
un billet. En face de moi le policier le refuse. Ensuite il voulait
inscrire que c’était la roue de secours qui s’était détachée,
quand j’ai eu les documents en main je me suis aperçue que
l’assurance était sur une OPEL avec le nom d’un autre homme, comme
vous pouvez le voir tout est encore corrompu.
Jeudi, Joseph
vient me chercher, on va à l’assurance. le responsable est absent, il
revient une heure après, ce n’est pas moi qui ai provoqué l’
accident, je dois fournir la carte grise, mon permis, et retourner
au garage faire des photos de la voiture... je suis exaspérée.
Nous revenons
rapidement à Baia car nous sommes invités à l’inauguration de la
maison des personnes âgées, dans les locaux de l’hôpital fermé il
y a deux ans. Une bonne partie du personnel a été réembauché.
Nous revenons à Brad
au garage pour faire les photos. Mes voisins sont en colère contre la
personne qui a provoqué l’accident et pour tout ce qui l’entoure :
tous savent que du temps de Caoucescu c’était un indicateur qui dénonce
encore. Rodica m’a exprimé son ressenti.
< pour nous, chaque
jour nous vivons la corruption, la discrimination, l’injustice…
c’est bien que tu puisses aussi le vivre pour mieux comprendre vie
>
Le soir je soupe chez
Rodica, elle reçoit un coup de téléphone, le beau-père de notre
comptable vient de décéder 4 mois après sa femme. Nous allons rendre
visite avec d’autres voisins, la route est en terre avec des ornières
incroyables, 300 personnes demeurent là-haut, c’est le bout de la géographie.
Vendredi un peu
de ménage, je téléphone au garagiste, le radiateur est arrivé, il me
reconduira la voiture vers 13h, ce fût un événement dans le quartier
tous autour de cette voiture. J’ai oublié de vous dire que ce jour
est grandement fêté, nous sommes le 23 avril, St Georges, donc
invitation à manger chez Rodica - en plus son papa fête ses 70 ans.
Le soir je suis invitée
à la présentation du livre de G. Holobacà au centre culturel de Brad,
beaucoup de personnes sont venus féliciter notre ami, bien sûr
Bouclette m’accompagne.
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Mercredi
14 avril 2004
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Semaine du 5 au 13
avril 2004
Lundi 6h30, je
suis dans la Famille Rata, déjà les deux hommes de la mairie
m’attendent, ils descendent Costica de son deuxième étage - il n’était
pas sorti depuis octobre dernier :visite à l’hôpital de Cluj.
Sur la route il s’émerveille
de voir l’éclosion des feuilles, il interpelle très souvent sa femme
pour lui montrer la beauté de la nature. Nous arrivons à l’hôpital
vers 9h50. Virgil, mon ami, nous attend et nous sommes introduits dans
le cabinet médical devant tous les autres malades. Le chirurgien
s’adresse à Costica, fait enlever le pansement. Les conditions sont
très différentes de l’hôpital de Deva, il y a un respect de la
personne même pauvre et émue : un bilan complet est nécessaire,
une chirurgie plastique pour la jambe droite doit être étudiée, et
une prothèse pour la gauche. Il faudrait maigrir un peu.
L’hospitalisation est
prévue après Pâques, nous sommes revenus avec l’espérance
d’avoir trouvé un médecin efficace.
Nous nous sommes arrêtés
à Deva, car ils m’ont demandé la permission de regarder les prix
d’une gazinière et d’une TV, leur gazinière fuit, elle est très
vieille, quand à la TV elle n’a plus d’image…
Ils ont acheté les
deux à crédit si vous aviez vu leur joie que j’accepte de
transporter leurs achats pour les Fêtes de Pâques !
Les hommes de la mairie
ont remonté Costica, Rodica Rata m’a invité à manger des sarmalets,
feuilles de choux qui entourent du riz et des condiments (il n’y a pas
de viande car nous sommes en carême) ils étaient heureux que
j’accepte de manger chez eux.
J’avais besoin de
souffler, je me suis arrêtée chez Joseph et Caty pour parler de tout
autre chose…
Mardi matin
rangement à la maison, début d’après-midi j’ai acheté de la
peinture et je suis allée manger chez Jeanina, une de nos institutrices.
En octobre je leur avais procuré un appareil pour mesurer le diabète.
Son papa, 59 ans, grabataire depuis 10 ans, conscient de son état
lorsqu’il m’avait dit au revoir -de grosses larmes coulaient sur ses
joues- c’était la dernière fois que je le voyais, il est décédé
fin décembre.
Pendant que je mangeais,
la Maman de Jeanina a trouvé que je n’étais pas présentable pour
les fêtes et j’ai eu le droit à une coupe de cheveux et un brushing.
Mercredi matin départ
8h avec 4 jeunes direction Cluj nous avons rendez-vous avec le camion
qui a été chargé jeudi dernier chez moi à coté de Toulouse, il faut
trouver un camion car sur Brad les prix étaient élevés 22 000 lei du
km + TVA. Le responsable de Cluj m’a promis de m’en trouver un pas
trop cher effectivement :8 000 lei + TVA, vers 15h30 le camion est
arrivé de la douane, le temps de charger on repartait vers 17h nous
avons mis dans ma voiture les 20 colis prévus pour une école située
sur notre chemin, il pleut c’est affreux, petit repas rapide dans un
restaurant avec les jeunes, 21h arrivée à Baia, le camion 21h30, déchargement
des paquets dans mon garage. Rodica avait allumé les feux j’ai pu
prendre une super douche….
Jeudi
l’ordinateur ne fonctionne pas j’ai horreur d’être en panne de
quoi que ce soit. Je débranche tout, je remonte tout, Youpi ! !
ça marche. Je vais vite faire un tour au marché, Laurel a repris ses
travaux de peinture donc il faut lui faire à manger.
Vendredi je vais
saluer le frère de Rodica, c’est à lui que j’ai acheté la maison,
il habite Brasow - c’est une très belle ville. Ménage...
Samedi
Orthodoxes et Catholiques sont heureux de Fêter Pâques le même jour,
je reçois en tant qu’étrangère des cadeaux : du pâté
d’agneau, des gâteaux au chocolat, aux noix, des œufs colorés, du
vin, de la tuica (alcool de prunes). A 20h j’emmène 4 personnes à
l’église catholique, il pleut toujours.
Dimanche avec
Bouclette nous présentons par téléphone nos bons vœux à la famille
Rata. Costica a les oreillons, son hospitalisation est remise à plus
tard.
Repas festif dans la
famille de Rodica.
Lundi visite
chez les Rata, quelques friandises aux enfants, je leur reparle de la
chance qu’ils ont d’être dans l’école spécialisée. L’atmosphère
est plus détendue qu’il y a 8 jours.
Je vais chez Holobaca
ou toute la famille m’attend pour le repas. Georges vient de publier
un livre qui sera présenté vendredi au public.
Mardi je suis
invitée chez les parents de notre comptable, je vais vous avouer que je
suis saturée des bons repas. La Roumaine est une excellente cuisinière
elle fait des gâteaux succulents, je n’en dirais pas plus...
Francine
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Mardi
6 avril 2004
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Semaine du 22 au 28 mars
J’ai hiberné, il
faisait de nouveau froid, je me sentais toute rouillée, j’ai quand même
rencontré Dana, bénévole à la croix rouge. C’est intéressant
d’avoir des échanges avec elle, elle connaît tous les jeunes et ils
se confient à elle - c’est une personne comme cela qu’il faut
former comme éducateur de rue pour un suivi des ados. C’est
l’argent de son salaire que nous n’avons pas, un mi-temps
suffirait… Je suis passée à la banque, puis à la trésorerie pour
payer les impôts.
A la maison j’ai
commencé un grand ménage dans les papiers. J’ai
reçu un fax de mon amie Carmen, elle essaie de développer
l’artisanat de la région avec des femmes au chômage. Le fax vient de
Genève où deux professeurs ont projeté de venir en juin pour une
semaine avec une vingtaine d’adolescents, ils veulent faire de
l’animation à la maison d’enfants. On se rencontrera lundi, d’ici
là j’expliquerai ce projet à d’autres.
Semaine du 29 au 4
avril
Dès lundi matin, je
porte de l’argent à Camélia notre institutrice responsable, elle va
commander pour jeudi l’alimentation pour les 40 familles car vendredi
c’est les vacances de Pâques, depuis début janvier il n’y a pas eu
de congé scolaire.
Visite au centre de
placement j’explique à la directrice Madame Achim le projet des
Suisses, elle souhaite que je leur demande des équipements de sports,
des chaussures, des jeux éducatifs.
A 10h30, à la mairie,
je rencontre Lavinia (responsable des projets européens sur Brad) et
Carmen, nous échangeons sur le programme, les modalités, comment nous
allons recevoir ces jeunes. La Mairesse participe à notre réunion.
Nous allons au lycée où
le proviseur et Corina nous attendent il est bon que des jeunes du lycée
échangent avec les Suisses, ils ont un internat où ceux-ci pourront être
logés : grandes salles au rez-de-chaussée, chambres des filles au
1er, les garçons au second, les sanitaires ne sont pas
luxueux : il y a des lavabos et des douches avec un ballon d’eau
chaude de 100 litres.
Carmen et Lavinia sont
venues visiter notre soutien scolaire, elles ont échangé avec les
institutrices et les enfants, elles nous adressent toutes leurs félicitations.
J’ai rencontré
Véronica,
jeune fille de la maison d’enfants -20 ans- elle termine une formation
de couture, elle est déjà embauchée dans une firme italienne, elle
fait les 3-8, je reçois une invitation car elle a obtenu aussi un
studio.
Ce n’est que ce lundi
que j’ai eu la réponse de Virgile car le chirurgien est resté 10
jours à Bucarest il peut nous recevoir le 5 avril.
Mardi, vous vous
souvenez du bloc fantôme où j’avais visité les familles qui
squattaient : une pièce sans porte ni fenêtre, des matelas à même
le béton, c’est de là qu’est parti le soutien scolaire car Emile,
7 ans, vivait là sans table, électricité, eau, toilettes… comment
cet enfant pouvait-il commencer sa vie scolaire ! Ce bloc a été complètement
rénové par la mairie : 22 appartements et 16 studios.
Véronica a reçu un de ces studios, une très grande pièce avec un
canapé, un petit meuble, une cuisine de 10 m2, une vielle cuisinière,
2 tabourets, une table, un peu de vaisselle, une salle de bains wc. Si
vous aviez vu la joie de Véronica, avoir son chez-elle, une chambre à
elle, après de nombreuses années passées à l’orphelinat. Nous
avons fait une liste des divers objets, lingerie… qui lui seront utiles,
le camion arrive la semaine prochaine.
Visite chez les Rata où
j’ai annoncé que nous étions attendus à Cluj. Costica souffre
toutes les nuits, j’ai trouvé sa femme épuisée, nous avons parlé
des enfants, le plus jeune, Gabriel, a les oreillons.
Dans la rue j’ai parlé
avec quelques jeunes.
Mercredi 9h, j’avais
rendez-vous avec l’assistante sociale, on a étudié ensemble comment
Madame Rata pourrait obtenir une carte de travail en étant la tierce
personne de son mari car sur la carte d’invalidité de Mr. Rata il est
bien spécifié sans tierce personne un homme au 2éme étage
sans ascenseur avec les deux jambes coupées...
J’ai fait le marché
et je suis rentrée à la maison.
Jeudi, à Baia de Cris,
j’ai porté à l’école maternelle des doudous, je les ai récupéré
à Paris. C’est une association qui a eu l’idée d’expliquer aux
petits Français qu’ils pouvaient offrir leurs doudous à d’autres
enfants, j’ai pris des photos, j’ai eu droit à des poésies et des
chants par ces bouts-de-choux. Merci.
Je suis montée dans la
classe de Rodica, une association Belge a offert des nouveaux bureaux
pour les classes. Rodica a deux classes : le CE1 et le CM1. Les enfants
ont fabriqué pour les fêtes de Pâques des œufs colorés.
Je suis partie à l’école
de Brad où avait lieu la distribution de l’alimentation. J’aime
rencontrer les parents, le grand-père de Razvan, à petits pas, est
arrivé dans la classe, courbé, il ne voit plus très bien, j’ai
senti un homme déprimé, abattu, il nous a parlé de son fils de 45 ans,
décédé il y a 2 mois. Razvan habite chez lui, il y a 3 autres enfants
avec la maman qui perçoit un petit salaire.
J’ai parlé aussi
avec une dame qui se prostituait en Italie, et, du jour au lendemain,
retour en Roumanie, pas de papiers… Elle fait ce qu’elle peut pour
sa fille, c’est une tante qui s’occupe d’elle, cette maman
projette un futur voyage en Espagne. J’ai été aussi agressée
verbalement par la mère de Olumpiu celui-ci est très instable,
provoque les autres enfants -une a même été hospitalisée après les
coups d’Olumpiu- tout le monde a peur de cette famille, ils sont
styganes. Elle me reproche d’avoir payé l’excursion de deux enfants
qui sont très très pauvres et qui ont fait beaucoup de progrès, elle
m’a menacé d’aller à l’inspectorat, je lui ai expliqué que
j’avais toutes les autorisations pour travailler dans cette école et
que c’était moi qui décidait de l’aide à apporter et que si elle
n’était pas contente elle pouvait laisser l’alimentation et ne plus
avoir à faire avec nous, je pense que je suis l’une des seules à ne
pas avoir peur d’elle, j’ai aussi ajouté qu’il n’était pas nécessaire
de battre son fils jusqu’à le laisser par terre avec des marques.
Les autres familles
vous remercient, vous souhaitent la santé de bonnes Fêtes de Pâques :
Christos a înviat ! Adeverat înviat ! Ces familles
sont très conscientes des progrès accomplis par leurs enfants.
Vendredi jour férié
la Roumanie est entrée dans l’OTAN. A la maison j’ai embauché
Laurel pour passer une couche de laque sur tous les volets, portes du
garage et la montée d’escalier qui est en bois. Laurel a 29 ans approximativement
car il a été trouvé bébé dans un train, sans aucun indice. C’est
vers 8 ans qu’on lui a donné un nom et une date de naissance, après
avoir consulté un spécialiste. Lui aussi a fréquenté tous les
orphelinats. Nous avons mangé ensemble.
Samedi grand ménage de
Pâques. Comme les Roumaines, battre les tapis laver les vitres, quoi,
le renouveau. Laurel est toujours à sa peinture, il fait un temps
magnifique.
Je termine cette
semaine par dimanche. J’ai allumé la TV j’ai programmé KTO c’est
une chaîne Française religieuse. Hé oui ! je la capte ici et je
peux vous confier que c’est une grande joie spirituelle.
L’émission se
situait aux Salins où des Grecs se sont installés pour travailler dans
les mines de sel, de religion Orthodoxe. J’ai vu nos beaux paysages de
Camargue avec ses oiseaux, les taureaux, Marseille où se regroupent
toutes les religions. Parmi tous ces participants étaient le Père
Pierre Neart, lazariste, qui travaille avec les marginaux de Port de
Bouc. Je l’ai reçu en Roumanie il y a 2 ans.
Comme vous pouvez le
constater je ne suis pas trop isolée.
JOYEUSES FETES DE
PAQUES A TOUS Francine
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Dimanche
21 mars 2004
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Lettre de Francine
Le 12 mars, j’avais
rendez-vous à la mairie de Brad avec l’assistante sociale : elle
voulait connaître le travail de notre fondation ainsi que prendre
connaissance de la liste des personnes qui perçoivent l’alimentation
ou une aide financière. Elle en a profité pour me signaler deux cas
d’adolescents qui vivent avec leur grand-mère dans des conditions précaires.
Je suis allée à l’hôpital
voir une grand-mère qui ne pouvait s’acheter les médicaments, étant
hospitalisée : on les lui a donnés. Marinella, médecin chef du
service interne est une de mes amies. En 3 mois d’intervalle elle a
perdu ses parents, donc j'en ai profité pour présenter mes condoléances.
Achats câble TV,
flexible pour l’eau des WC, bouteille de gaz, l’après-midi :
bricolage.
Samedi, Laurel a coupé
du bois et élagué les arbres (c’est un ancien de casa de copii - il
vit très pauvrement dans une cabane de bûcheron).
Dimanche j’ai
transporté 3 personnes à l’église à Brad et, au retour, 2 de plus
de l’église Baptiste.
Grande joie : coup de téléphone
de Florin qui est toujours dans la ferme depuis 8 mois, l’hiver a été
rude, il est content mais s’inquiète pour son avenir.
Lundi, avec la maman de
Darian et Ioana nous allons à Siméria où sont scolarisés les enfants
depuis septembre. Les Parents critiquent, donc il était bon de faire le
point avec l’assistante sociale, la directrice adjointe et moi-même.
J’ai mangé au
Point-Cœur de Deva (jeunes filles qui sont présentes 14 mois minimum,
elles jouent, et visitent des enfants qui sont dans les quartiers les
plus démunis - elles n’apportent
aucun matériel )
En rentrant à la
maison j’ai fait du courrier.
Mardi, un peu de
rangement, j’ai tapé en Roumain l’acceptation de donations (c’est
ce qui permet de recevoir des colis de France). Je suis allée au marché.
Quelle joie de retrouver tout le monde devant son étal en bonne santé,
le soleil était présent ça donne de suite une autre ambiance...
J’ai passé 2 heures avec les enfants à faire des transformations de
grammes en kilogrammes… des additions... et des périmètres.
Visite à
Costica. Il
est déprimé : son pied droit le fait souffrir, il est violet, je me débats
avec ce problème depuis un an et demi, et lui est prisonnier au second
étage, depuis 3 ans. Nous avons aussi reparlé de l’école.
Visite chez Corina.
Elle est assez fatiguée, elle me fait une invitation au lycée.
J’ai fini la soirée
en soupant chez Rodica.
Mercredi je passe à
Deva où je dépose un paquet pour la fille d’une voisine, puis je
mets le cap vers Cluj -200km- il faut tout d’abord faire attention aux
nids de poules plus ou moins grands, aux chiens écrasés, aux
bicyclettes qui soutiennent les alcooliques. Grande joie : j’ai vu les
6 premières cigognes qui nous annoncent la venue du printemps, toute la
route est parsemée de femmes, d’hommes
qui nettoient les abords, y mettent le feu (en Roumanie ceux qui perçoivent
l’allocation sociale doivent travailler 9 jours par mois pour la
collectivité). Les collines sont remplies de milliers de tâches
blanches -les moutons accompagnés d’ânes et de bergers- c’est beau
!
Mon déplacement était pour Daniella, jeune femme de 32 ans handicapée
(renversée par une voiture à l’âge de 8 ans), habitant au 4ème étage
sans ascenseur. Elle est parrainée par une famille de Ramonville où
elle fût opérée en 1991.
J’ai rencontré
Virgil, un philosophe, il a protégé des écrits de Steinhard :
libre penseur qui a fait 15 ans de prison et s’est fait baptiser
orthodoxe. Virgil donne des cours à Cluj, à la Sorbonne, ainsi qu’à
l’université de Poitiers.
J’ai visité un
accueil de bébés abandonnés tenu par des Dominicaines Françaises. Ces
enfants devraient être adoptés mais l’adoption internationale est
fermée depuis 3 ans.
Vers 18h j’ai rejoint
les personnes qui m’hébergeaient.
Jeudi matin à 7h30 je
suis à la clinique orthopédique où je rencontre le médecin chef pour
Costica. J’aurai une réponse mardi, j’espère pouvoir régler définitivement
ce problème de prothèse….
Comme c’est la
semaine de la Francophonie, vendredi je suis à Brad, au lycée de
Corina et rencontre 3 classes. Tout d’abord je réponds à leurs
questions, puis des élèves récitent des poésies et me posent des
devinettes. Ces jeunes parlent et comprennent bien le Français.
Voilà la semaine.
Bisous à tous.
FRANCINE
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Mercredi
10 mars 2004
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Lettre de Francine :
Voilà déjà les 12
premiers jours passés à Baia de Cris. Je suis arrivée le 27 au soir,
la douanière roumaine m’a prié de sortir mes bagages, que je les
ouvre -j’étais décontractée- et au bout de 20 mn elle avait fini de
faire du zèle et je pouvais partir, tu penses bien que j’ai remercié
le ciel... Rodica et sa famille
m’attendaient avec un bon repas, ma maison était chauffée, c’est
bien difficile chaque jour d’allumer les sobas (grand poêle à bois)
pour chauffer l’eau de la salle de bain, mais les Roumains non même
pas de bois, samedi toute la journée il a fait -10.
J'ai rencontré les 40 enfants du
soutien scolaire et les institutrices. Les enfants ont grandi, mais j'ai
trouvé qu'ils étaient pâles et amaigris.
Lundi, j’ai rendu visite au centre
des mineurs (les enfants trouvés dans la rue ou que les parents
abandonnent sont placés pour observation et décisions de leur
avenir…..). Le directeur est un de mes amis, il m’aide à faire les
papiers officiels.
Ensuite je suis allée au Centre Spécialisé
où j’ai placé 2 enfants en septembre. Cet établissement est très
performant dans la prise en charge d’enfants différents. Puis avec
deux amies roumaines nous avons mangé dans un restaurant français.
Hier on m’a demandé de prendre une
stagiaire suisse.
Ce matin j’ai visité la maison
d’enfants. Véronica n’a pas pu donner un seul fruit pendant
l’hiver, elle n’a pu donner des tenues de sport, leur chauffage
individuel leur coûte beaucoup…..la situation est plus que difficile.
L’assistante sociale
de la mairie et la Maire de Brad veulent me rencontrer vendredi matin.
J’ai reçu du courrier d’une pré-retraitée
qui désire faire un stage en juillet, et une autre demande de stage
pour une Suissesse de 29 ans qui désire connaître la Roumanie et
pouvoir toucher le social pour une durée de 3 à 4 mois. Je me
renseigne……
FRANCINE
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Vendredi
27 février 2004
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Partie le 19 février, Francine vient
d'arriver en Roumanie, après un long périple : Paris, Lille, Belgique,
Allemagne, Autriche, Hongrie.
3 010 km ont ainsi été parcourus,
avec parfois neige, brouillard...
Le passage de la frontière roumaine ne
s'est pas fait sans mal : les douaniers ont prié Francine de vider sa
"mamamobile", puis ils ont examiné tous les bagages et
paquets, vérifié que ses médicaments étaient conformes aux
ordonnances médicales. Après avoir répondu aux questions sur le
contenu du véhicule, elle a dû tout embarquer, après un "Vous
pouvez y aller !".
Francine est arrivée à 20h30 -heure
française- à Baïa de Cris. Elle a dîné avec Rodica et sa famille.
Son séjour sera long (8 mois), elle va
avoir besoin de notre soutien.
Voici comment vous pouvez communiquer
avec elle :
Portable roumain : 00 40 724 100 954
Téléphone : 00 40 254 682 309
E-Mail : speranta31@wanadoo.fr
Nous vous donnerons des infos sur
ce séjour, régulièrement, sur cette page.
Francine est partie avec un appareil photo numérique. Nous pourrons
publier ici les images des ses activités.
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