Association Casa de Copii

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Baziège

La page d'Alexia
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Bonjour Francine,

Je m’appelle Alexia et passe en 1ère S. J’ai donc 16 ans.

Depuis longtemps, je rêvais de pouvoir me rendre utile, de donner un peu de joie à des personnes qui en ont besoin.

C’est ainsi que dans la nuit du 5 Août, je pars en car avec ma mère, Dominique, son amie, Christelle et une amie, Céline. Je ne sais et n’imagine pas du tout ce qui m’attend.

Arrivée le 7 Août à Deva, le voyage commence par des rencontres exceptionnelles avec Charlotte, Olivier, Liviu et toi bien sûr .

Ensuite, tout va très vite, je vais de surprises en surprises, de rencontres en rencontres.

A partir de là, la mine d’or commence à se former…

Elle va croître pendant quinze jours auprès d’enfants dont j’anime les matinées : scoubidous, bracelets brésiliens, jeux de société, olympiades… mais aussi grâce à de nombreuses personnes.

 

Journée du Samedi 14 Août :

Francine nous a élaboré tout un programme !

Pour commencer, visite d’un monastère orthodoxe. Sa richesse contraste bien avec la misère vue précédemment. Pour ça, ils ont les moyens… Ensuite, direction Sachel, l’orphelinat vu sur une cassette. L’extérieur est présentable si on considère leur peu d’argent, mais interdiction de visiter les locaux. On se demande pourquoi… Et ce n’est pas fini. On enchaîne sur Hunedoara. Le 1er étage accueille des "femmes" enceintes pouvant être âgées de 12 ans ! Ca fait un choc. Le 2nd est celui des handicapés, autistes, psychotiques. En arrivant à cet étage, j’ai réussi à aller vers les enfants, à les faire rire, sourire. Ils n’ont pas l’habitude de ce genre d’attention. Au 3ème, se trouvent des bébés abandonnés dans des chambres à portes fermées. Visages tristes, vides. J’ai du mal au début. J’ai l’impression de n’être qu’une petite touriste venant "regarder". Puis je me lance et me dis qu’autant saisir l’occasion pour essayer de leur donner un peu de joie. Un bébé pleure, je le fais rire.  Certains ont du mal à sourire et ont le regard vide. Chaque petit sourire me réchauffe le cœur. Cela n’est pas normal. Ce devrait être ordinaire de voir un enfant rire et non pas extraordinaire.

La visite est déjà finie. Je quitte tous ces enfants dans leurs lits à barreaux en fer dont ils ne sortent jamais. Jamais ils n’ont eu droit à un câlin, une tendresse, une main tendue. Comment le personnel peut-il être aussi indifférent ? Pourtant certaines sont mères de famille ! Même sans l’être, on ne peut pas laisser faire ça ! Après, nous voilà en route pour Deva 2, une casa de copii. Là , les locaux sont dans un état déplorable. Il n’y a que 2 éducateurs pour 35 enfants. C’est bien différent de celle de Brad. J’ai l’impression qu’ils n’ont les moyens que lorsqu’ils veulent. Mais apparemment, c’est plus compliqué. Il n’empêche qu’on ne peut pas faire vivre des enfants là-dedans. Hélas, c’est comme ça. Nous passons ensuite devant des "logements" pour des tsiganes. Ce ne sont que des murs avec des trous. Invivables. Les mots me manquent pour vraiment tout décrire.

18 h : heure de la messe avec Olivier, un prêtre, ami. Rencontre avec Braïa, une tsigane. Elle rit tout le temps ! Ca remonte le moral ! A la fin, elle m’offre sa bague et l’on se dit au revoir avec plein de bisous. Elle repart avec Marco, son fils. Ils sont magnifiques tous les deux.

Pour finir la soirée, nous offrons le restaurant à Francine. La gaieté est au rendez-vous, ça fait du bien.

Ce séjour en Roumanie m’a fait du bien. Il m’a permis de me rouvrir aux autres, de rire, de sourire franchement, de retrouver une beauté aux choses qui m’entourent. Espérons que cela continue en France. Aussi cela m’a donné une vraie preuve de la cruauté dont certaines personnes sont capables, de l’injustice, la vraie. J’en ai pris conscience. Cependant, pour une fois, j’ai aussi pu voir la bonté qu’offrent des gens comme toi, Francine ou encore Liviu, Olivier, Adrien, Viorica et j’en oublie. Cela sans rien demander en retour. Ce dévouement, j’en avais juste entendu parler, maintenant, j’en ai la preuve. Ca existe réellement !

Par ailleurs, ce voyage a enrichi mes connaissances. J’ai beaucoup appris sur la Roumanie, son histoire, ses traditions, le communisme …et tout cela me sert aussi pour comprendre le fonctionnement d’autres pays.

Alexia

24 août 2004