Francine nous a élaboré
tout un programme !
Pour commencer,
visite d’un monastère orthodoxe. Sa richesse contraste bien avec la misère
vue précédemment. Pour ça, ils ont les moyens… Ensuite, direction
Sachel, l’orphelinat vu sur une cassette. L’extérieur est présentable
si on considère leur peu d’argent, mais interdiction de visiter les
locaux. On se demande pourquoi… Et ce n’est pas fini. On enchaîne sur
Hunedoara. Le 1er étage accueille des "femmes"
enceintes pouvant être âgées de 12 ans ! Ca fait un choc. Le 2nd
est celui des handicapés, autistes, psychotiques. En arrivant à cet étage,
j’ai réussi à aller vers les enfants, à les faire rire, sourire. Ils
n’ont pas l’habitude de ce genre d’attention. Au 3ème,
se trouvent des bébés abandonnés dans des chambres à portes fermées.
Visages tristes, vides. J’ai du mal au début. J’ai l’impression de
n’être qu’une petite touriste venant "regarder". Puis je me
lance et me dis qu’autant saisir l’occasion pour essayer de leur
donner un peu de joie. Un bébé pleure, je le fais rire. Certains
ont du mal à sourire et ont le regard vide. Chaque petit sourire me réchauffe
le cœur. Cela n’est pas normal. Ce devrait être ordinaire de voir un
enfant rire et non pas extraordinaire.
La visite est déjà
finie. Je quitte tous ces enfants dans leurs lits à barreaux en fer dont
ils ne sortent jamais. Jamais ils n’ont eu droit à un câlin, une
tendresse, une main tendue. Comment le personnel peut-il être aussi
indifférent ? Pourtant certaines sont mères de famille ! Même
sans l’être, on ne peut pas laisser faire ça ! Après, nous voilà
en route pour Deva 2, une casa de copii. Là , les locaux sont dans
un état déplorable. Il n’y a que 2 éducateurs pour 35 enfants.
C’est bien différent de celle de Brad. J’ai l’impression qu’ils
n’ont les moyens que lorsqu’ils veulent. Mais apparemment, c’est
plus compliqué. Il n’empêche qu’on ne peut pas faire vivre des
enfants là-dedans. Hélas, c’est comme ça. Nous passons ensuite devant
des "logements" pour des tsiganes. Ce ne sont que des murs avec
des trous. Invivables. Les mots me manquent pour vraiment tout décrire.
18 h : heure
de la messe avec Olivier, un prêtre, ami. Rencontre avec Braïa, une
tsigane. Elle rit tout le temps ! Ca remonte le moral ! A la
fin, elle m’offre sa bague et l’on se dit au revoir avec plein de
bisous. Elle repart avec Marco, son fils. Ils sont magnifiques tous les
deux.
Pour finir la soirée,
nous offrons le restaurant à Francine. La gaieté est au rendez-vous, ça
fait du bien.
Ce séjour en
Roumanie m’a fait du bien. Il m’a permis de me rouvrir aux autres, de
rire, de sourire franchement, de retrouver une beauté aux choses qui
m’entourent. Espérons que cela continue en France. Aussi cela m’a
donné une vraie preuve de la cruauté dont certaines personnes sont
capables, de l’injustice, la vraie. J’en ai pris conscience.
Cependant, pour une fois, j’ai aussi pu voir la bonté qu’offrent des
gens comme toi, Francine ou encore Liviu, Olivier, Adrien, Viorica et
j’en oublie. Cela sans rien demander en retour. Ce dévouement, j’en
avais juste entendu parler, maintenant, j’en ai la preuve. Ca existe réellement !
Par ailleurs, ce
voyage a enrichi mes connaissances. J’ai beaucoup appris sur la
Roumanie, son histoire, ses traditions, le communisme …et tout cela
me sert aussi pour comprendre le fonctionnement d’autres pays.
Alexia
24 août 2004